Leur société

Assurances : ils assurent leurs profits

Alors que beaucoup de contrats d’assurance d’entreprise arrivent à renouvellement au 31 décembre prochain, les assureurs sont en train d’exclure les pandémies des motifs d’indemnisation des rares contrats actuels couvrant ce risque.

Une minorité seulement des contrats d’assurance des restaurateurs, environ 7 %, prévoyait une indemnisation en cas d’épidémie. S’appuyant sur cette clause, certains restaurateurs ont poursuivi leurs assureurs devant la justice pour tenter de les contraindre à compenser au moins partiellement leur perte de chiffre d’affaires liée au Covid, et il s’est trouvé des tribunaux pour leur donner raison.

Les compagnies d’assurance ont fait appel à chaque fois de ces décisions, mais un risque juridique subsiste. Pour le supprimer définitivement, elles ont commencé à envoyer à leurs assurés un avenant excluant l’indemnisation pour cause de pandémie. Des restaurateurs ayant refusé de le signer ont vu leur contrat d’assurance purement et simplement résilié. « On n’a pas voulu le signer parce qu’on était moins couvert et que notre prime allait augmenter », témoignait récemment un restaurateur qui se voyait imposer une hausse de 25 % de sa cotisation mensuelle et, dans le même temps, une diminution de ses garanties en cas de pertes d’exploitation.

Selon Stéphane Pénet, délégué général adjoint de la FFA, la Fédération française de l’assurance, les pertes liées au Covid seraient estimées à 180 milliards d’euros en France. Et de conclure, péremptoire : « C’est hors de portée des assureurs. » Comme si ces entreprises n’avaient pas accumulé des milliards de profit ces dernières années ! Mais, plutôt que de sauver les restaurateurs, elles préfèrent rassurer leurs actionnaires. AXA par exemple a su trouver en juin 1,7 milliard d’euros à verser en dividendes. Ça, ce n’était pas hors de sa portée !

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