Aides aux plus précaires : effets de manche02/12/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/12/2731.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Aides aux plus précaires : effets de manche

Après avoir dégainé les gros chèques pour les poids lourds de l’économie dès le début de la crise, le gouvernement essaye de faire croire qu’il prend des mesures envers les plus pauvres et les plus précaires. Mais il y a loin du discours à la réalité.

La ministre du Travail a ainsi annoncé qu’une garantie de ressources de 900 euros par mois serait versée de novembre 2020 à février 2021 aux travailleurs précaires, en particulier aux saisonniers empêchés de travailler par la crise. Ce dispositif concernerait 400 000 personnes, selon la ministre. Cette prime sera évidemment la bienvenue pour ceux qui la toucheront mais, comme d’habitude, ils devront satisfaire à certaines conditions, notamment avoir travaillé 60 % du temps en 2019. Ceux qui avaient déjà du mal à trouver un emploi en sont donc exclus. Mais surtout, que se passera-t-il en février, lorsque cette aide prendra fin ? La ministre prétend que d’ici-là le marché du travail sera stabilisé. Qui peut y croire ?

Les autres mesures de ce prétendu plan pour les travailleurs précaires sont de la même eau : 150 euros versés en novembre pour les allocataires du RSA et ceux qui touchent les APL, ainsi que 100 euros par enfant, sans parler du pompeux « un jeune – une solution », qui revient à verser encore des aides aux entreprises qui promettraient d’embaucher un jeune.

En réalité, le gouvernement prétend endiguer la montée vertigineuse de la pauvreté en multipliant les aides très partielles et les effets de manches. C’est bien tout ce qu’il est capable de faire, occupé qu’il est à soutenir massivement les grosses entreprises et leurs actionnaires. Saupoudrer quelques aides et primes à certaines catégories de travailleurs présente en outre l’avantage d’attiser les divisions entre ceux qui les touchent et ceux qui en sont exclus, entre ceux qui continuent à travailler pour un salaire de misère et ceux qui vont toucher quelques dizaines d’euros d’aides.

Les travailleurs ne demandent pas d’aides, mais ils ont besoin d’un emploi. Les besoins sont immenses dans la société, à commencer par le secteur de la santé. Un plan d’embauches massives serait dans l’intérêt de toute la population. Il faudra l’imposer.

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