GE – Villeurbanne : en grève reconductible25/11/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/11/P13-1_GE_Villeurbanne_24_11_20_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

GE – Villeurbanne : en grève reconductible

Depuis lundi 23 novembre, les salariés se sont mis en grève complète à General Electric Villeurbanne, pour protester contre la suppression prévue de 260 postes, soit la moitié de l’usine.

Illustration - en grève reconductible

Ces suppressions de postes font suite à celles de Belfort, Grenoble et de bien d’autres sites en France, en Europe et dans le monde. GE, après avoir racheté Alstom en 2015, n’en finit pas de restructurer, en déplaçant ses services de production, ses services informatiques ou de bureaux, au gré d’une plus grande compétitivité.

Cette fois-ci, c’est l’usine de Villeurbanne qui est touchée. Cette usine, branche de Grid Solution, produit des disjoncteurs haute tension. La grande majorité de la production doit être transférée. Cela a commencé il y a plusieurs mois et un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) avait été signé par certains syndicats. Mais ce PSE a été annulé et remis en cause par GE, pour en mettre en place un autre, plus important en suppressions de postes, pandémie oblige ! Et toutes les discussions avec les syndicats sont reparties de zéro.

Pour les salariés, trop c’est trop. D’autant plus que le groupe a reçu des subventions de l’État et de la région depuis 2015. Alors, après trois lettres adressées à Bruno Le Maire, sans réponse, après avoir interpellé des élus locaux sans grande conséquence et après des solutions alternatives proposées par les syndicats, refusées par la direction, la grève totale et reconductible a été décidée. La grande majorité de la production a arrêté le travail, beaucoup de salariés des bureaux étant en télétravail.

Mardi 24 novembre, ils se sont invités à une énième réunion tenue dans un hôtel près de la gare de Perrache, où se trouvait Alexis Martinez, PDG et négociateur de Grid solution. Ce dernier est même sorti de son hôtel, avec la responsable du personnel, pour prendre un bain de foule parmi les grévistes qui étaient au moins 200 à l’attendre. Il n’a pas été déçu, entendant pendant une heure et demie : « Viens discuter, on n’est pas des cannibales », « Il y en a assez des licenciements pour grossir les profits », « On veut garder nos emplois », « Pas question d’accepter, on ne se laissera pas faire », « Remboursez ce que vous avez reçu de nos impôts », « Voleurs, tricheurs, vous voulez la guerre, vous l’aurez »

Martinez n’a pas pu en placer une, sauf de dire qu’il les comprenait, que la conjoncture n’était pas facile, et qu’il transmettrait. Puis, comme le cercle autour de lui se rétrécissait peu à peu dangereusement, il a préféré s’échapper.

Après lui avoir dit qu’ils n’allaient pas attendre sa réponse pendant des lustres, les salariés sont repartis à l’usine plutôt contents ! Cela ne leur était pas arrivé depuis longtemps.

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