Dans le monde

États-Unis : la dernière tournée de Pompeo

Dimanche 22 novembre, Mike Pompeo, secrétaire d’État de Donald Trump pour quelques semaines encore, a conclu en fanfare sa tournée d’adieux au Moyen-Orient. Il est parvenu à organiser entre le prince héritier d’Arabie saoudite et le Premier ministre israélien Netanyahou une rencontre secrète, dont la presse internationale a aussitôt rendu compte.

Cette mise en scène diplomatique prétendant aider à la bonne entente au Moyen-Orient ressemble d’abord à une opération de politique intérieure américaine. Si le soutien à Israël est une constante de la politique des États-Unis, et ne changera pas avec ­Biden, l’administration Trump s’est signalée par son appui à la fuite en avant nationaliste de la droite israélienne. Trump a reconnu Jérusalem comme capitale et a soutenu Netanyahou dans chacune de ses démonstrations provocatrices vis-à-vis des Palestiniens, allant jusqu’à proposer lui-même un plan d’annexion de terres palestiniennes. En visitant une colonie israélienne en Cisjordanie occupée, pour la première fois et contre toutes les résolutions de l’ONU, Pompeo a donné un dernier gage aux expansionnistes israéliens et à leurs soutiens en Amérique.

La monarchie saoudienne est l’autre grand allié de l’impérialisme américain dans la région. La diplomatie américaine n’est pas gênée par la dictature, l’oppression des femmes, l’assassinat des opposants, pas même par l’appui saoudien à divers groupes terroristes. Israël et l’Arabie saoudite, amis, clients et fournisseurs des États-Unis, alliés contre l’Iran et, surtout, complices dans la préservation de l’ordre impérialiste dans la région, sont en principe en froid diplomatique, à cause de la question palestinienne. Leur rapprochement est un fait depuis longtemps et la prétendue solidarité des États arabes avec les Palestiniens ne fait plus illusion. L’Égypte et la Jordanie il y a longtemps, les Émirats très récemment ont noué des liens diplomatiques avec Israël. L’entrevue entre Netanyahou et Mohammed Ben Salman peut être présentée par ­Trump comme un cadeau aux soutiens inconditionnels de la droite israélienne aux États-Unis, en particulier les évangéliques.

Avant de devoir transmettre en janvier prochain ses pouvoirs à son successeur Biden, Trump veut montrer qu’il a encore quelques autres tours dans son sac.

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