Dans les entreprises

Bridgestone – Béthune : les actionnaires doivent payer !

Après avoir fait semblant d’étudier les propositions du gouvernement, des avocats et de l’intersyndicale, les actionnaires de Bridgestone ont confirmé leur décision de fermeture de l’usine de Béthune où travaillent encore 863 salariés et qui fait vivre bien des travailleurs dans la région.

Ils ont refusé le plan de sauvetage du gouvernement, payé en grande partie par l’État, c’est-à-dire avec l’argent public. Les actionnaires de ce trust riche à milliards – encore 2,4 milliards de bénéfices en 2019 – ont jugé que ça ne leur rapporterait pas assez. Ce plan envisageait pourtant, dans la même logique que celle du patron, de réduire les « surcoûts », comme dit la ministre, avec à la clef la suppression de centaines d’emplois, des baisses de salaire et l’allongement du temps de travail.

Dans cette usine où l’entretien et les investissements sont inexistants depuis des années, et où la pression à la productivité était permanente, cette fermeture paraissait à tous les salariés prévue depuis longtemps. Même si beaucoup pensaient qu’il fallait attendre la réponse au plan du gouvernement, le refus par Bridgestone de reprendre la fabrication, malgré la proposition de nouvelles subventions, n’a pas vraiment étonné.

L’intersyndicale et son avocat ont semé des illusions sur la direction de Bridgestone et le gouvernement, pour éviter la mobilisation des travailleurs. Ils se disent maintenant déçus et en colère, ou écœurés mais, quand on mise tout sur la compréhension des menteurs capitalistes et des dirigeants politiques, il ne faut pas s’en étonner. Quant aux dirigeants de gauche, du PC au PS en passant par FI, tous mettent en avant l’idée qu’en donnant de l’argent à la Pologne l’Europe a coulé l’usine de Béthune. Mais tous finalement, y compris le RN de Marine Le Pen, étaient partisans que le gouvernement subventionne les actionnaires de Bridgestone.

Aux dernières assemblées du personnel, l’intersyndicale n’avait toujours rien de nouveau à annoncer. Elle commence à évoquer la nécessité de quelques actions. Bien sûr, même pour obtenir des indemnités permettant aux licenciés de se retourner un peu, dans l’attente d’un nouvel emploi hypothétique en cette période de chômage, il faudra une lutte importante et il faut s’y préparer le plus vite possible.

Partager