Assurance chômage : une attaque inadmissible18/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2729.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Assurance chômage : une attaque inadmissible

Lors de sa conférence de presse du 12 novembre, Jean Castex a annoncé que l’indemnisation des chômeurs arrivant en fin de droits serait prolongée pendant le confinement. Mais il maintient l’application de la réforme de l’Assurance chômage au mois d’avril prochain.

« Tout doit être fait pour éviter le risque de bascule dans la précarité », a pourtant déclaré le Premier ministre. Mais pour lui cela ne vaut que le temps du confinement, car cette réforme de l’indemnisation du chômage, même reportée de janvier à avril, poussera des centaines de milliers de chômeurs dans la pauvreté.

Quelques modifications de détail de cette réforme ont été annoncées le 12 novembre : alors que la durée de travail nécessaire pour ouvrir des droits à indemnisation devait passer de quatre à six mois sur les 27 derniers mois, le gouvernement accepterait de revenir à quatre mois, mais seulement pour les moins de 26 ans. Le salaire journalier de référence, qui sert à calculer l’indemnité de chômage, tiendra compte d’une moyenne incluant les jours non travaillés, ce qui provoquera de fortes diminutions des sommes versées, surtout pour les travailleurs n’effectuant que des contrats courts. Le gouvernement prévoit tout au plus d’introduire un plancher, pour amoindrir un peu les conséquences de ce mode de calcul. Enfin l’indemnisation des salariés les mieux payés, qui devait diminuer de 30 % au bout de six mois, ne diminuerait finalement qu’au bout de huit mois.

Le seul point de la réforme contesté par le patronat, l’introduction d’un bonus-malus sur les cotisations chômage des employeurs qui utilisent trop de contrats courts, est repoussé à 2023. Il a peu de chances d’être appliqué, car la renégociation de la convention chômage doit intervenir en 2022.

Avant ces modifications, l’Unedic avait calculé qu’avec la réforme 400 000 chômeurs verraient leur indemnisation diminuer de 40 %, passant en moyenne de 890 à 535 euros. Pour certains, la diminution devait même être de 80 %. Malgré les dernières annonces, le gouvernement devrait réaliser au moins 2,7 milliards d’économies sur le dos des chômeurs.

En pleine période d’explosion du chômage, où de plus en plus de familles de travailleurs devront aider plusieurs enfants ou parents au chômage, le projet de réforme reste une attaque en règle qui, si elle n’est pas stoppée, pèsera sur le niveau de vie de l’ensemble du monde du travail.

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