Secteur automobile : primes à la casse… de l’emploi11/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2728.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Secteur automobile : primes à la casse… de l’emploi

Vendredi 6 novembre, le gouvernement a accordé aux patrons du secteur automobile le prolongement de l’aide à l’achat de véhicules hybrides ou électriques, sous forme de bonus écologique et de prime à la conversion. Cela n’empêche pas l’avalanche de suppressions d’emplois dans le secteur.

Le bonus écologique, d’un maximum de 7 000 euros à l’achat d’un véhicule électrique neuf, devait baisser à 1 000 euros en janvier prochain. Suite à la rencontre entre patrons et gouvernement, il est finalement maintenu jusqu’en juin 2021. La prime à la conversion, qui incite à mettre son véhicule à la casse et à en acheter un neuf, restera à 5 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable, et à 3 000 euros pour celui d’un véhicule thermique neuf.

En 2019, le gouvernement avait déjà dépensé 326 millions d’euros pour les bonus et 820 millions d’euros en primes à la conversion. Ces aides à l’achat de véhicules neufs sont certainement bienvenues pour les automobilistes voulant changer de véhicule. Mais en réalité elles sont surtout des aides aux patrons de l’automobile,

Qui plus est, le gouvernement a lancé un fonds d’investissement doté de plus de 500 millions d’euros, appelé Fonds avenir automobile 2. Ce fonds est organisé par Renault, PSA, et la banque publique d’investissements (BPI France) dont les fonds proviennent de l’État et de la Caisse des dépôts. Le précédent Fonds avenir automobile, créé au lendemain de la crise de 2009, se donnait pour but d’aider les équipementiers automobiles à se « structurer », et « anticiper les surcapacités ». En clair, il s’agissait d’aider à la suppression de dizaines de milliers d’emplois. Ce qui fut en effet fait à l’époque.

Gouvernement, dirigeants de Renault, de PSA et patrons équipementiers automobiles s’entendent donc pour continuer à engraisser les actionnaires, en comblant le manque-à-gagner par une profusion d’argent public sous des formes et des prétextes variés. Pendant ce temps, ils s’entendent également pour faire payer la crise aux travailleurs du secteur au prix de milliers d’emplois supprimés.

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