PSA – Sochaux : des travailleurs renvoyés du jour au lendemain11/11/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/11/P14-1_2020_Usine_PSA_sochaux_C_LO.JPG.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – Sochaux : des travailleurs renvoyés du jour au lendemain

Fin octobre, la direction de PSA Sochaux vantait des carnets de commandes bondés, prévoyait des heures supplémentaires jusqu’à fin décembre et se vantait d’avoir recruté 250 travailleurs intérimaires avec un contrat d’un mois pour remettre l’équipe de week-end (VSD : vendredi-samedi-dimanche).

Illustration - des travailleurs renvoyés du jour au lendemain

Le 2 novembre, sous prétexte de la crise sanitaire, elle a fait volte-face et a décidé de renvoyer à Pôle emploi 500 travailleurs intérimaires, sur les 1 300 de l’usine, en ne renouvelant pas leur contrat. Elle décidait aussi de différer la mise en place de l’équipe du VSD.

Beaucoup de contrats finissent en novembre et, dans les ateliers, les ouvriers intérimaires se sentent tous menacés. Les ouvriers embauchés disent leur désapprobation. Ils connaissent la plupart des intérimaires revenus à l’usine après le confinement, des liens existent ou se nouent très vite. Leur conviction est que, si la direction ne leur a fait des contrats que d’un ou trois mois, c’est parce qu’elle avait prévu de les renvoyer.

D’ordinaire, la direction charge les chefs d’équipe d’annoncer les fins de contrat. Cette fois-ci, elle laisse la sale besogne aux agences d’intérim, qui envoient un SMS : « Urgent, comme vu avec votre RU (chef d’équipe), votre contrat s’arrête demain en fin de poste. » Renvoyés du jour au lendemain, des intérimaires vont trouver leur chef et demandent pourquoi il ne leur a rien dit. Mal à l’aise, les chefs avouent ne pas l’avoir su à l’avance et disent qu’ils auraient, eux, voulu les garder dans l’équipe.

Avec des profits record depuis trois ans, les actionnaires de PSA, dont la famille Peugeot, ont largement de quoi voir venir et de quoi maintenir tous les emplois. Dernièrement, la direction a consenti à trouver une solution pour une ouvrière intérimaire, mère de famille, qu’elle renvoyait elle aussi du jour au lendemain. Mais, pour cela, il aura fallu qu’une vingtaine d’ouvriers de l’atelier du Montage, en majorité intérimaires, se mettent ensemble pour l’interpeller collectivement.

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