Hôpital d’Orléans : gaffe ou aveu ?11/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2728.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital d’Orléans : gaffe ou aveu ?

Un rapport de la chambre régionale des comptes dénonçant le surdimensionnement de l’hôpital d’Orléans a déclenché la colère, entre autres celle des médecins.

À juste titre, puisque le service de réanimation est saturé, que quatre patients ont dû être transférés sur Tours et que le taux d’occupation de l’hôpital est monté à 91 %.

La chambre régionale des comptes a fait valoir que son rapport dénonçant une surcapacité de 133 lits ne portait que sur les années 2012 à 2017, avant la vague Covid, dont elle ne peut que constater les effets. Mais ces explications, sans même de vagues excuses, ne font que rappeler à quel point la politique menée en matière de santé est catastrophique. Et surtout que cela continue.

La première vague du Covid n’était même pas terminée que le personnel ou les élus protestaient contre le retour de projets dont l’application semblait aberrante, sauf pour les autorités. Dès mai 2020, aux CHU de Caen, Nancy, Besançon, la suppression de lits était annoncée dans l’immédiat, ou pour une future restructuration. Dans la région parisienne, le nouvel hôpital prévu à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, perdrait 26 % des lits d’hospitalisation des deux établissements Bichat et Beaujon qu’il doit regrouper.

En juillet, lors du Ségur de la Santé, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a promis de revoir « les dossiers qui posent des questions, voire des problèmes, notamment en matière capacitaire ». Mais les consultations pour amuser la galerie ne changeront pas le grand principe en vigueur quand il s’agit de faire des dépenses : il faut calculer le retour sur investissements.

Ce que les dirigeants appellent une surcapacité, davantage de places, de postes, de matériel que n’en exige l’actualité immédiate, n’est que l’indispensable pour survivre, en particulier en cas de coup dur.

Partager