AP-HP : l’optimisme béat du directeur11/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2728.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

AP-HP : l’optimisme béat du directeur

« On peut parler en région Île-de-France d’une amorce d’infléchissement », se réjouissait le directeur de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris sur l’antenne de France Inter le 9 novembre. « On peut se réjouir d’avoir fait le couvre-feu, d’avoir mis en place le confinement. »

Et de ponctuer cet assaut d’optimisme béat en assurant que les hôpitaux d’IDF seraient disponibles dans les jours qui viennent pour aider des établissements situés dans des régions où la situation est plus difficile. Mais à condition, précise-t-il, que les efforts continuent… pour la population. Car « le pic des hospitalisations est encore devant nous […] et les jours à venir sont très compliqués, forcément ».

Il était un peu moins à l’aise pour commenter la fermeture des Urgences de l’Hôtel-Dieu, à Paris. Ce service ne recevrait « que » 35 patients par jour et le personnel serait « tout à fait d’accord » pour être muté temporairement dans les hôpitaux de Seine-Saint-Denis, au bord de la saturation. Il propose donc, sous prétexte de sauver les hôpitaux de banlieue, de désarmer un hôpital parisien !

Par ailleurs, le directeur de l’AP-HP ne semble pas outre mesure inquiet de la déprogrammation de 50 % des soins intensifs non-Covid, un comble ! Et, se félicitant de ce que le personnel fasse « des tas d’heures supplémentaires » et renonce à ses congés, il se garde bien de mentionner la situation des 39 hôpitaux de la région, dont la réalité est la suppression de 12 000 lits sur les 25 dernières années. Ces suppressions de lits, que certains tentent de justifier par l’évolution des techniques, et notamment par la chirurgie ambulatoire, sont en fait le résultat d’une politique à long terme d’économies, au niveau de l’AP-HP comme de l’ensemble des établissements publics du pays : 103 000 lits en moins en France sur la période, c’est surtout moins de personnel, médical et non médical.

Alors, Hirsch conclut que, plutôt que de récriminer sur la fermeture d’un service d’urgence à Paris, il y aurait de « vrais sujets sociaux à trouver » : tous ces sujets, que lui et le gouvernement ont refusé depuis des années de régler, comme des embauches immédiates et les 300 euros net mensuels d’augmentation pour l’ensemble du personnel de la santé, par exemple ?

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