« Je travaille dans un magasin Lidl en Moselle, mais la situation est probablement la même dans bien des magasins du groupe.

À la veille du nouveau confinement, l’affluence a battu tous les records, mais rien n’avait été anticipé. À cette occasion, on a pu voir l’inutilité du dispositif de filtrage à l’entrée du magasin, censé passer au rouge lorsque l’affluence dépasse un client pour 6 m2.

Ce système ne s’est jamais activé, alors que le magasin était bondé. Autant dire qu’il ne s’activera pas pendant la période qui vient et qu’on va à nouveau devoir faire face à une surcharge de travail.

D’autant qu’au niveau des embauches on fonctionne en sous-effectif permanent et que la plupart des nouveaux embauchés ne restent pas, vu les conditions de travail et la paye.

C’est la course au rendement permanente, course qui fait la fortune du patron de Lidl, devenu la plus grande fortune d’Allemagne avec ses 41,8 milliards d’euros.

Cette course doit continuer coûte que coûte, malgré la situation. Dans une réunion centrale avec les syndicats, la direction du groupe vient d’annoncer que les dotations des magasins en fleurs et autres produits non alimentaires ne baisseront pas.

“Il y a un enjeu commercial très important. La période n’est pas la même qu’au printemps, les fêtes approchent, les magasins doivent offrir la meilleure offre possible. La direction surveille les ventes et prendra des dispositions si jamais les ventes s’effondraient.”

Derrière les belles paroles du gouvernement, c’est la vérité crue qui s’impose : les enjeux commerciaux passent avant les enjeux sanitaires, les grands patrons de la distribution ayant les mains libres pour leur business, contrairement aux petits commerces qui doivent fermer. Tout cela au détriment de notre santé et de celle de la population. Pour se protéger de cette logique, une chose est claire : on ne pourra compter que sur nous-mêmes ! »