Mali : intervention militaire sans issue04/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2727.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mali : intervention militaire sans issue

La ministre française des Armées, Florence Parly, a annoncé lors de sa visite au Mali lundi 2 novembre que 60 djihadistes avaient été tués par l’armée française fin octobre. Elle s’est vantée « d'un coup significatif porté à un groupe terroriste affilié à Al-Quaida ».

Selon l’état-major, l’opération a donné lieu à une importante concentration de moyens militaires afin d’anéantir une colonne de djihadistes à moto : Mirages 2000, commandos des forces spéciales, drones tueurs. On peut supposer que cette armada a été mobilisée pour tirer dans le tas, et rien ne dit que parmi ses victimes ne figurent pas, à côté des djihadistes, des civils maliens. Ce ne serait pas la première fois. Le 1er septembre, un civil avait été tué et deux autres blessés par un militaire de la force Barkhane, dans un bus qui ne s’arrêtait pas à ses sommations.

En juin dernier, la ministre employait presque les mêmes mots pour qualifier l’exécution par l’armée française du chef djihadiste Abdelmalek Droukdel. À l’en croire, les groupes djihadistes n’en finissent pas d’être démantelés. Dans la réalité, d’autres prennent simplement leur place.

Ces groupes contrôlent toute une partie du pays. En octobre, ils ont ainsi occupé pendant trois semaines un village de 3 000 habitants, Farabougou, après y avoir tué six habitants et en avoir kidnappé neuf autres. Quant aux méthodes de l’armée malienne, elles sont restées les mêmes. Elle s’en est prise fin octobre au village peul de Libbé dans une opération de représailles. On y a retrouvé une quinzaine de corps et des habitations incendiées. Ces exactions, semblables à celles des djihadistes, fournissent à ceux-ci plus de combattants que l’armée française ne peut en tuer.

Florence Parly s’est bien sûr gardée d’évoquer le sujet avec ses interlocuteurs du nouveau gouvernement malien. Elle était juste venue s’assurer qu’ils continueraient à mener la guerre, avec les méthodes qui leur conviennent, pour sauvegarder les intérêts de l’impérialisme français.

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