… et le manque de personnel04/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2727.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

… et le manque de personnel

Les effectifs sont insuffisants depuis longtemps à l’hôpital et rien n’a été fait depuis la première vague pour y remédier. Aujourd’hui, aucun renfort n’est possible puisque toutes les régions et tous les hôpitaux sont dans le même cas.

La fatigue, après l’énergie mise en œuvre au printemps, n’est pas résorbée car il a fallu depuis rattraper le retard de soins pour les autres patients. Cette deuxième vague arrive donc comme une catastrophe annoncée. Les patients Covid sont pris en charge sans personnel supplémentaire, alors même qu’ils demandent souvent plus de soins et surtout plus de surveillance. Les ratios soignants/patients ne sont plus ceux du printemps où, avec le renfort, en hospitalisation ils étaient en moyenne d’une infirmière et une aide-soignante pour six patients. Maintenant, c’est plutôt pour dix patients, parfois plus.

Quelques infirmières ont été prétendument formées à la réanimation : entre deux ou quinze jours pour certaines, mais sans stage sur le terrain, alors qu’il faut plusieurs mois pour devenir opérationnelle. Un pseudo-diplôme d’aide-soignante a été donné après quinze jours de formation, au lieu des dix mois normalement requis. C’est la réponse pleine de mépris des directions hospitalières au problème du manque de personnel qu’elles ont elles-mêmes créé. Les élèves des écoles de cadres, d’infirmières de bloc et d’infirmières anesthésistes ont tous été récupérés en renfort par les services, et la direction n’est pas loin de faire de même pour les élèves-infirmiers.

Mais, au-delà de la question de ces formations, l’hôpital pourrait tout simplement embaucher des brancardiers, des coursiers, des secrétaires, des logisticiens, et un personnel nombreux qui, même sans diplôme particulier, pourrait soulager dans l’immédiat le quotidien de tous les hospitaliers.

En attendant, le personnel n’échappe pas au virus, et ceux testés positifs et qui ont des symptômes sont priés de se mettre en arrêt maladie une semaine. Ceux qui sont positifs mais n’ont aucun symptôme sont priés de venir travailler. Quant à ceux qui sont cas contacts avérés mais asymptomatiques, ils ne sont même plus testés à l’hôpital, le laboratoire de virologie étant totalement submergé.

Les congés ont été en partie supprimés et ceux de Noël ne sont pas loin de l’être . Et personne n’a envie de dire merci aux maigres compensations financières annoncées.

Même si l’ambiance est plutôt à l’abattement, parmi le personnel, beaucoup commencent à dire haut et fort qu’ils en ont assez de devoir jouer aux héros dans de telles conditions.

Les politiques de santé des différents gouvernements sont directement responsables de l’état des hôpitaux et de la dégradation des conditions de travail de tous les hospitaliers. Il faudra que la colère s’exprime, et plusieurs hôpitaux sont déjà le théâtre de mouvements de protestation, comme à Lyon ou à Toulouse. C’est la généralisation de telles luttes qui permettra aux travailleurs des hôpitaux de sortir la tête hors de l’eau.

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