Leur société

Chômage : au patronat d’assurer !

Le déficit de l’Assurance chômage devrait atteindre 18,7 milliards en fin d’année. Elle a revu à la baisse ses prévisions, alors qu’il y a quelques mois encore elle considérait que ce déficit serait de 25,7 milliards. Mais, vu l’incertitude de la situation, il est bien difficile de savoir quel sera finalement le déficit.

Pour réduire le déficit, avant la crise ouverte par la situation sanitaire, le gouvernement avait imposé une réforme, appliquée en partie, qui modifiait les conditions d’accès à une indemnisation. Cette réforme, qui devait permettre une économie de 1,5 milliard cette année, ne pèsera quasiment plus rien face à l’ampleur du déficit actuel.

Celui ci est évidemment lié à l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi à indemniser. Mais ce poste représente un tiers du déficit de l’Unedic, l’organisme payeur de l’Assurance chômage. Avec les nouvelles prévisions, c’est bien plus de la moitié du déficit, 57 %, qui s’explique par les dépenses pour payer les salariés au chômage partiel et les baisses de recettes afférentes. Il s’y ajoute une partie des dépenses liées à l’indemnisation de l’activité partielle de longue durée, qui concernerait déjà 200 000 personnes.

L’Assurance chômage est alimentée par une cotisation des employeurs. Calculée en fonction du salaire versé, il s’agit en fait d’un salaire différé, comptabilisé par le patronat parmi ses frais salariaux. Ce sont donc les salariés qui ont payé pour ne pas être mis à la porte immédiatement, sans aucune garantie d’ailleurs de ne pas l’être dans les mois à venir. La crise est accélérée par la situation sanitaire, mais certains plans sociaux étaient déjà prévus bien avant. Finalement, le patronat étale les conséquences de la crise du système capitaliste grâce à l’argent de l’Assurance chômage ou à son endettement, sans qu’il soit question pour lui de diminuer ses bénéfices.

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