Chaumont : financement public, profits privés21/10/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/10/P15-2_Palestra-chantier_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Chaumont : financement public, profits privés

L’agglomération et la ville de Chaumont, en Haute-Marne, ont fait construire un nouveau complexe : Palestra.

Illustration - financement public,  profits privés

Il comprend une salle de grande capacité, jusqu’à 3 000 places debout, pouvant servir pour accueillir des rencontres de sport en salle ou des spectacles, ainsi qu’un complexe aqualudique. Il doit ouvrir en juin 2021.

Il s’agit de remplacer les trois piscines de Chaumont, qui sont en bout de course, et d’offrir une salle au club de volley aux normes du haut niveau. Mais, indépendamment de son utilité, ce projet illustre la manière dont les fonds publics peuvent se transformer en profits privés, même dans une petite ville de 20 000 habitants. La construction est pour le groupe privé Vinci un marché de 37 millions d’euros. Le financement est assuré par les collectivités locales et l’État, en partie par l’emprunt. Pour son exploitation, la solution envisagée est de garder la salle en régie, car aucun exploitant privé n’accepterait de satisfaire aux exigences du club de volley. En revanche, le complexe aqualudique serait concédé au privé, et l’agglomération prévoit de verser chaque année une subvention de fonctionnement pour garantir un profit à l’exploitant.

La ville de Chaumont a déjà fait de même il y a quelques années avec le cinéma construit avec des fonds publics et concédé à un exploitant privé. Un argument était que celui-ci aurait assumé d’éventuelles pertes d’exploitation. L’actualité récente prouve le contraire : le loyer du cinéma a été annulé pendant le confinement et personne n’a demandé à l’exploitant de prendre sur les bénéfices des années antérieures.

Pour les travailleurs des piscines détruites, ce mode de gestion impliquerait un transfert vers le privé, et la remise en cause de leurs conditions d’emploi. Les nouveaux salariés seraient recrutés directement par l’exploitant, à ses conditions. Du côté des usagers, tout le monde s’attend à une hausse des prix de nature à décourager les plus modestes de profiter de cet équipement, pourtant situé juste à côté des deux principaux quartiers populaires de la ville.

Une chose est sûre : Vinci a déjà fait son profit, et un équipement payé par les impôts servira une fois encore à produire du profit privé pour un exploitant, et des intérêts pour les banques.

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