Airbus – Toulouse : les travailleurs d’Onet en grève pour les salaires21/10/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/10/P13-1_Onet_Airbus_du_19_10_2020_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus – Toulouse : les travailleurs d’Onet en grève pour les salaires

Cela faisait des mois que le mécontentement sur les salaires et les conditions de travail couvait. Jeudi 8 octobre, à Airbus Toulouse, les travailleurs d’Onet se sont mis en grève. Ils sont nettoyeurs au sol mais aussi sur avions, sur les chaînes A380, Béluga, A330 et A320.

Illustration - les travailleurs d’Onet  en grève pour les salaires

Ils sont un peu moins de 200 au total. Sur la chaîne A320, en particulier, leurs conditions de travail se sont aggravées depuis la crise Covid. Les nettoyeurs étaient déjà en sous-effectif, mais aujourd’hui, leur patron ayant mis en chômage partiel un certain nombre d’entre eux et parce que la cadence de livraison des avions progresse, ils sont obligés de courir partout, de se diviser en quatre…

Ils nettoient la limaille suite aux opérations de perçage, interviennent dans les soutes, les voilures ; les produits qu’ils utilisent sont cancérigènes, les postures de travail fatigantes et les tendinites ou mal de dos chroniques. Normalement, il faut être deux pour travailler dans une voilure et les zones doivent être ventilées pour qu’ils puissent intervenir, du moins on l’apprend lors des formations sur la sécurité. La réalité est souvent différente et quand les nettoyeurs signalent le problème, alors on va chercher Paul mais c’est pour déshabiller Pierre car le sous-effectif est permanent.

Tous les jours, les grévistes se sont retrouvés à 70 sur 135 déclarés en grève à l’entrée Louis-Bréguet d’Airbus. Vendredi 9 octobre, ils sont allés sur un parking proche de la chaîne A320 pour parler avec les non-grévistes lors de leur sortie. Aussitôt, les gardiens envoyés par Airbus leur ont demandé de sortir du parking. Lundi 11, ils ont distribué des tracts aux travailleurs d’Airbus. Mardi 12, des travailleurs de Derichebourg, de AAA leur ont apporté une participation financière. Le patron d’Onet ayant fait appel à des salariés en chômage partiel d’autres sites pour les remplacer, certains ont refusé. Alors que les postes n’étaient plus désinfectés pour le Covid, la direction d’Airbus totalement irresponsable a laissé travailler les ouvriers, au mépris de la crise sanitaire.

Finalement, vendredi 16 octobre, le patron acceptait d’augmenter le taux horaire de ceux qui travaillent sur avion en le passant à 11,60 euros mais en trois fois, entre le 1er novembre cette année et 1er novembre 2022. En guise de paiement des heures de grève, il les autorisait à poser des jours de congés. Les travailleurs au sol, ainsi que ceux dont le taux horaire était déjà de 11,60 euros, n’ont rien.

Alors que les nettoyeurs réclamaient le même taux horaire de 11,60 euros pour tous, un treizième mois pour tous, la prime Covid de 60 euros tant que dure la crise sanitaire, leur déception, à cette annonce, a été grande. Néanmoins ils ne se sont pas senti le courage de continuer. Reste que le petit recul imposé montre qu’ils ont eu raison de se battre.

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