Aides à domicile : “les patrons nous O-prime”21/10/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/10/2725.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aides à domicile : “les patrons nous O-prime”

Le quotidien d’une aide à domicile, ce sont les journées à rallonge, avec parfois des heures d’attente entre deux patients.

S’y ajoutent les déplacements d’un quartier à l’autre en perdant beaucoup de temps, des efforts physiques répétés, notamment pour soulever les personnes âgées, et surtout des salaires qui n’atteignent pas le smic et condamnent les femmes qui exercent cette activité à être des salariées pauvres.

Avec le Covid, se sont ajoutés le manque cruel de matériel de protection et l’angoisse permanente de contaminer ses patients ou d’être contaminée soi-même. Au Havre, la société de services à domicile Domidom fait partie du groupe Orpea, numéro deux français des maisons de retraite et cliniques privées, avec un bénéfice de 220 millions en 2019. Orpea gère plus de 1 000 établissements et 100 000 lits dans 22 pays différents et est par ailleurs assis sur un patrimoine immobilier de 6 milliards d’euros. Cette prospérité contraste avec le salaire scandaleusement bas des aides à domicile, 900 euros en moyenne, alors qu’il faudrait bien le double pour vivre décemment.

Début août, Macron avait promis une prime de 1 000 euros à toutes les aides à domicile. C’était des paroles en l’air. En Seine-Maritime, cette enveloppe a immédiatement été divisée par quatre. Et encore, les 250 euros ne seront versés, pour Noël, qu’à ceux qui auront totalisé 130 heures par mois pendant le confinement, autant dire une tâche quasi impossible. Les groupes comme Orpea peuvent remercier Macron et les représentants des collectivités parce qu’ils contribuent, en ne parlant que de primes, à l’idée qu’on ne peut pas augmenter les salaires. S’appuyant là-dessus, et sous prétexte que le département n’a pas encore versé l’argent aux patrons pour cette subvention, l’entreprise locale en rajoute et dit qu’il n’y aura rien non plus sur la prochaine paye.

Les travailleurs du secteur ne sont pas dupes, ils l’ont écrit récemment sur une banderole : « Les patrons nous O-prime » !

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