Mesures fiscales : la cerise sur le cadeau14/10/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/10/2724.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mesures fiscales : la cerise sur le cadeau

Un rapport gouvernemental fait le bilan des mesures fiscales mises en place par les gouvernements Macron depuis 2017. Le constat est sans appel : les revenus des plus riches ont explosé.

« Les 0,1 % de Français les plus aisés sont un quart de fois plus riches que les 0,1 % de 2017 », dit le rapport. Les dividendes distribués ont ainsi augmenté de 60 % en 2018, dernière année comptabilisée par les auteurs du rapport, passant de 14,3 milliards à 23,2 milliards d’euros. Qui plus est, cette augmentation est de plus en plus concentrée : 3 800 personnes seulement en capteraient un tiers.

Cette évolution n’est pas récente mais, selon les rapporteurs, la suppression de l’ISF et surtout la mise en place d’un impôt forfaitaire sur le capital, dit flat tax, par le gouvernement l’auraient favorisée. C’était d’ailleurs l’objectif du gouvernement, qui ressasse qu’en aidant les riches aujourd’hui, il permet les investissements et la création des emplois de demain, essayant de faire croire que ce sont les impôts qui empêchent les capitalistes d’investir dans la production ! Or ceux-ci, poussés uniquement par la recherche du profit maximum, placent leurs capitaux où et quand ils estiment pouvoir en tirer le bénéfice le plus élevé, et les impôts n’ont que peu de relation avec cette règle d’or. Le rapport cité, basé sur des chiffres de 2018, donc avant l’aggravation de la crise avec l’épidémie de Covid-19, conclut d’ailleurs diplomatiquement qu’on ne voit pas « d’impact sur l’investissement des entreprises ». La bourgeoisie profite du fait de payer moins d’impôts, et place son argent dans la spéculation financière. Pire : non seulement les capitalistes n’ont pas créé d’emplois, mais ils en suppriment aujourd’hui par centaines de milliers sous prétexte de crise sanitaire.

Le gouvernement défend ses mesures au prétexte qu’au moins, les actionnaires paieraient désormais un impôt, même minime, sur les dividendes versés, alors qu’auparavant, tous échappaient au fisc. Mettre en avant les sommes dérisoires qui rentrent ainsi dans les caisses étatiques alors que des centaines de milliards sont versés aux capitalistes sous prétexte de lutte contre la crise, il fallait oser !

Il faut cependant rendre justice au gouvernement : sa politique fiscale, si elle vient agrémenter la vie des plus riches, ne représente pourtant pas la raison principale de l’explosion des fortunes bourgeoises. L’ISF rapportait peu, d’autant que les bourgeois petits et grands disposent d’armadas de juristes pour échapper aux impôts. Sa suppression était donc avant tout symbolique.

La distribution de dividendes sans cesse plus importants, l’accroissement effrené de la part prélevée par le capital sont aujourd’hui la vie normale de l’économie capitaliste mondiale. Elle repose sur l’aggravation des conditions de travail, sur la multiplication des formes précaires d’emplois, sur l’allongement permanent des horaires et sur l’écrasement des salaires. C’est d’abord par cette aggravation de l’exploitation du monde du travail que les capitalistes augmentent leur fortune.

Partager