Mecafi – Châtellerault : en grève contre les licenciements07/10/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/10/P14_Mecafi_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C4%2C800%2C454_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mecafi – Châtellerault : en grève contre les licenciements

Les salariés de Mecafi, fabricant de pièces pour l’aéronautique, ont voté à l’unanimité la grève reconductible avec blocage aux portes depuis le lundi 21 septembre, 24 heures sur 24 et week-end compris, sur les trois sites proches les uns des autres de la zone industrielle de Châtellerault, qui emploie environ 500 salariés au total.

Illustration - en grève contre les licenciements

Les travailleurs, dont une grande partie sont déjà en chômage partiel, ont pris cette décision, révoltés par les propositions inacceptables de la direction concernant la mise en place d’un PSE. Sous prétexte d’une baisse passagère des commandes de Boeing et de la crise du Covid, la direction avait d’emblée fait le choix d’un plan de licenciements début juillet, en espérant par une procédure accélérée boucler son plan avant la fin du mois. Ensuite, elle a lanterné les travailleurs pendant tout l’été en multipliant les prétendues réunions de négociations avec les organisations syndicales.

Après le déclenchement de la grève, la direction mettait sur la table des négociations la possibilité de sauver 13 postes sur les 242 suppressions annoncées, tout en affirmant qu’il n’y aurait pas d’enveloppe au-delà des indemnités légales et seulement des miettes pour les départs volontaires. Le 30 septembre, elle finissait par proposer de passer à 213 licenciements au lieu des 242 auparavant et à une indemnité de départ volontaire de 4 000 euros par salarié. Cette proposition était rejetée par les grévistes réunis en assemblée générale avant le week-end.

Une fois partis en grève, les travailleurs ont aussi refusé en bloc le chantage de leur direction qui leur demandait d’autoriser l’expédition de pièces réclamées en urgence par le groupe Safran, installé dans la même zone industrielle et client de Mecafi. Elle allait tenter de répéter l’opération quasiment tous les jours, avec une présence de l’huissier.

Les travailleurs refusent les licenciements, d’autant plus que, pendant la période de baisse d’activité, le patron n’avait même pas envisagé de recourir au dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD) mis en place par le gouvernement.

Les patrons de Mecafi, comme bien d’autres, veulent priver des dizaines de travailleurs de leur gagne-pain alors qu’ils ont encaissé des profits pendant des années. Au bout de plus d’une semaine de grève, ils n’avaient encore à proposer que des miettes dérisoires, à juste titre refusées par les grévistes. Mais même leurs petits reculs montrent que les travailleurs ont raison de se battre pour imposer de prendre sur ces profits de quoi assurer emplois et revenus pour tous.

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