Centrale de Gravelines : travailleurs de la sous-traitance en grève07/10/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/10/2723.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Centrale de Gravelines : travailleurs de la sous-traitance en grève

L’entreprise OMS, entreprise prestataire d’EDF sur plusieurs sites nucléaires, intervient dans le nettoyage des locaux, des tenues de travail, et dans la logistique.

Depuis janvier 2020, elle a signé des contrats importants avec EDF sur le site de Gravelines, près de Dunkerque, en abaissant les prix au plus bas.

Depuis janvier, les anciens salariés de Samsic et Endel travaillent pour OMS, mais avec des salaires diminués et des conditions de travail dégradées. La grève a débuté le mercredi 30 septembre, et depuis, elle est reconduite par un vote à l’unanimité chaque après-midi pour le lendemain. Le piquet de grève débute chaque matin à cinq heures et réunit la moitié de l’effectif de l’entreprise OMS, soit environ 80 grévistes. De nombreux intérimaires participent à la grève, malgré les appels et les pressions répétées des entreprises d’intérim pour pousser à la reprise. Les grévistes ont l’appui de l’union locale CGT de Dunkerque et de la CGT d’EDF. Trois travailleuses ont été élues par l’assemblée des grévistes pour les représenter devant la direction.

Depuis le changement de contrat en janvier, les anciens des entreprises Samsic ou Endel passés à l’entreprise OMS ont, pour certains, perdu jusqu’à mille euros par mois sur leur fiche de paye ; il y a deux fois moins de personnel pour faire le même travail car de nombreux intérimaires ne sont plus là ; la direction se permet de répondre cyniquement à tous les problèmes du quotidien par « on est là pour faire de l’argent ». Alors les grévistes luttent pour des augmentations de salaires, des embauches et du respect.

La direction d’OMS se retranche derrière une convention collective signée par des organisations syndicales très conciliantes avec le patron, présentes sur les sites nucléaires de Chinon et Cattenom. Cette convention permet notamment de faire travailler jusqu’à 48 heures par semaine ; les heures supplémentaires n’étant pas payées, elles sont mises sur un compteur, à la disposition du patron ; la plupart des primes liées au travail posté, au travail le week-end, aux déplacements, sont réduites au strict minimum. Les travailleurs en grève à Gravelines ne se sentent aucunement liés par cette convention et ils ne veulent aucunement s’y soumettre.

Après huit jours de grève, la direction d’OMS continuait de jouer la provocation en prétendant que la grève n’avait aucun impact à l’intérieur de la centrale. Elle a même fait venir des intérimaires pour les remplacer, passant outre toutes les réglementations pour travailler dans le nucléaire. Mais ce coup de force ne suffit pas, la grève se fait sentir, les stocks de tenues de zone indispensables pour travailler en zone contrôlée diminuent à vue d’œil. Cela ne fait que renforcer la détermination des grévistes à continuer.

La direction EDF de la centrale, le donneur d’ordres, fait comme si de rien n’était. Pourtant c’est elle qui organise la dégradation des conditions de travail des salariés de la sous-traitance. À chaque nouvelle signature avec des prestataires, EDF joue la concurrence entre les entreprises pour tirer les prix vers le bas. Et il se trouve toujours des entreprises privées, spécialisées dans le nucléaire, prêtes à prendre les contrats au plus bas pour ensuite en faire payer les conséquences aux travailleurs. OMS s’en est fait une spécialité.

Mais cette fois-ci ça ne passe pas, les travailleurs d’OMS n’ont pas du tout l’intention de se sacrifier pour les bénéfices de l’entreprise et d’EDF. De plus, la colère est contagieuse et d’autres travailleurs de la sous-traitance du site parlent de rejoindre la grève car ils ont les mêmes problèmes.

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