Dans les entreprises

RATP – Bus : nouvelle tentative d’attaque

Sous prétexte de mise en concurrence du réseau de bus de l’Île-de-France, le gouvernement prévoit d’émettre un décret au mois de novembre, qui démolirait les conditions de travail pour tous les travailleurs de ce secteur.

À la RATP, le temps maximum des services sur bus serait allongé de 30 minutes, huit repos et trois jours de congés annuels seraient supprimés. Le temps de travail serait annualisé et un transfert des travailleurs vers d’autres entreprises prévu en cas de perte du marché.

Pire encore, dans la zone la plus dense de Paris et de la proche banlieue, des dérogations sont prévues pour augmenter la flexibilité : la durée de travail quotidienne maximale pourrait être poussée de 10 à 12 heures, la durée moyenne hebdomadaire maximale de 42 à 44 heures, le temps de repos entre deux journées de travail abaissé de 11 à 10 heures, voire 9 heures. Le temps de pause de 20 minutes serait fractionné sans limite de temps minimal, le délai de prévenance pour modification du calendrier de travail rabaissé de quatre jours à 24 heures, voire une heure avant la prise de service.

Cette augmentation du temps de travail et la possibilité d’obliger les conducteurs à faire des heures supplémentaires permettraient à la région, qui subventionne les transports, de faire des économies par une baisse importante des effectifs et une exploitation accrue des travailleurs, alors même que le chômage augmente considérablement.

Quant au transfert des salariés de la RATP vers les entreprises qui remporteront les appels d’offres, il est calqué sur ce qui est prévu à la SNCF : ils n’auraient plus qu’à accepter ou prendre la porte. Certains pourraient même être transférés dans des filiales privées de la RATP créées pour l’occasion. Le gouvernement promet de garantir le salaire net annuel mais, même si cela était vrai, ça reviendrait à geler ces salaires pour des années.

Le recul serait tellement énorme que certains travailleurs en sont à se demander si tout cela est bien réel ! En tout cas, cela commence à faire discuter dans les dépôts. Les travailleurs mettent alors souvent tous leurs problèmes sur la table : l’attitude de la RATP face à l’épidémie du Covid, dont les choix ont été dictés, comme toujours, par des soucis d’économies plutôt que de protection des salariés, la remise en place de la vente des tickets dans les bus, alors que tout le monde craint une deuxième vague de l’épidémie, la politique systématique de sanctions et de révocations, la répression syndicale, etc.

Les liens qui se sont créés durant les deux mois de grève de l’hiver dernier, notamment sur les réseaux sociaux, sont ainsi maintenus, voire développés : une manière de préparer la riposte contre ces attaques.

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