Nos lecteurs écrivent : Mensonges d’aujourd’hui et d’hier30/09/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/09/2722.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent : Mensonges d’aujourd’hui et d’hier

Nos lecteurs écrivent :

« Je veux apporter mon témoignage par rapport à l’annonce de fermeture de l’usine Bridgestone de Béthune. […]

J’ai été révolté, car une des options proposées est de reconvertir le site en un genre d’éco-pôle pour le recyclage des vieux pneus. Ce sont des foutaises.

Dans la région, l’usine Métaleurop a fermé en 2003, en mettant 830 personnes à la porte ; il y avait déjà eu ce genre d’éco-baratin. L’État allait soi-disant reconvertir le site pour créer des centaines d’emplois. On ne les a jamais vus.

Je n’étais pas à Métaleurop, mais j’ai travaillé dans une de ces entreprises pseudo-écologiques, Indra, filiale du groupe Suez, qui s’occupait de la dépollution des voitures. Nous n’avons jamais été plus d’une trentaine d’ouvriers. Au total, il n’y a jamais eu plus de 70 personnes salariées sur cet éco-pôle, et quasiment aucun ancien de Métaleurop. Ils ont été abandonnés à leur sort dès que les caméras de télévision sont reparties.

Finalement, c’est l’État qui a tout payé avec nos impôts, laissant Métaleurop licencier tranquillement.

Encore pire : la petite entreprise dans laquelle j’ai travaillé, filiale d’un grand groupe français, était en fait une arnaque aux subventions publiques, et elle a fermé trois ans plus tard. Avec les collègues, nous avons décidé de faire une journée de grève, car nous ne voulions pas nous laisser virer sans rien dire. Cette journée en a appelé une deuxième, et finalement nous avons lutté pendant trois mois en 2012-2013. On a organisé le piquet de grève, la solidarité de la population qui voulait nous soutenir, nous sommes allés au siège national et bien d’autres choses.

Nous n’avons malheureusement pas réussi à empêcher la fermeture, mais on a fini par obtenir des indemnités vingt fois supérieures au minimum légal, grâce à notre détermination.

Aujourd’hui, quand on en parle avec les collègues de cette époque, nous rigolons encore de ce que nous avons été capables de faire à une trentaine, et nous sommes contents d’en avoir fait voir de toutes les couleurs à la direction du groupe. »

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