Dresser-Rand – Le Havre : menace de fermeture23/09/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/09/2721.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dresser-Rand – Le Havre : menace de fermeture

Le 1er septembre, Siemens Energy France a annoncé son projet de fermeture de l’atelier de fabrication Dresser-Rand au Havre.

300 des 560 salariés sont menacés : ils travaillent dans la production de turbines et compresseurs, essentiellement pour l’industrie pétrolière.

Siemens propose aux futurs licenciés un reclassement à Landivisiau, dans le Finistère, à plus de 400 km, dans une usine qui n’est pas opérationnelle, ou bien une « priorité sur l’information » concernant les futurs 750 emplois directs et indirects de l’usine d’éoliennes offshore Siemens-Gamesa prévue au Havre. Cette usine n’est même pas construite. Autrement dit, nombre de licenciés iront à Pôle emploi !

Le président de Siemens Energy France justifie la fermeture en invoquant l’incertitude du marché pétrolier, « volatil et imprévisible » et en se parant des vertus de la « transition énergétique ». De qui se moque-t-il ? Siemens est une multinationale employant 350 000 salariés, qui a fait 5,6 milliards d’euros de bénéfices en 2019. Elle a gagné des dizaines de millions d’euros au Havre.

Les salariés de Siemens ne se laissent pas faire. Lundi 14, ils sont sortis de l’usine en manifestant et une délégation s’est invitée au conseil municipal du Havre. Interpellé, le maire Édouard Philippe a invoqué, pour se défausser, « des tendances profondes » de l’économie, qui bascule des énergies fossiles vers les énergies renouvelables.

Quelle hypocrisie ! Philippe n’est ni impuissant, ni spectateur, mais complice. Naguère lobbyiste pour Areva, l’ex-Premier ministre est maintenant administrateur du groupe d’informatique Atos.

L’histoire ne dit pas combien Philippe touchera en jetons de présence, pour faire bénéficier Atos de son carnet d’adresses. Un des principaux actionnaires et partenaires d’Atos n’est d’ailleurs autre que Siemens, le propriétaire de Dresser-Rand.

Les salariés de Dresser- Rand ont de nouveau manifesté, nombreux, le 17 septembre et ne comptent pas en rester là. Pas un emploi ne doit être supprimé, Siemens a les moyens de payer !

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