Dans les entreprises

Auchan : coffres pleins, les Mulliez licencient

Quinze jours après avoir déclaré une augmentation de 15 % de la marge opérationnelle de l’ensemble des magasins sur le premier semestre 2020, la direction du groupe Auchan a annoncé la suppression de 1 475 emplois.

La famille Mulliez, sixième plus grosse fortune du pays grâce au travail des salariés d’Auchan, Décathlon, Leroy Merlin, Kiabi et de nombreuses autres enseignes, en veut encore plus.

La crise sanitaire ne peut même pas servir de prétexte. Car si le trafic a chuté de 30 à 40 % au début du confinement, d’après les chiffres publiés par le groupe, ensuite les achats par client ont en moyenne grimpé de 80 %. Au 30 juin, le chiffre d’affaires déclaré a augmenté de 0,8 %. Les commandes ont explosé sur Internet, ce qui se traduit par une charge de travail accrue sur les sites dédiés et une restructuration accélérée des magasins sur le dos des salariés.

Déjà en janvier 2020, avant même la vague épidémique, 677 emplois ont été supprimés dans les sièges du groupe. L’année précédente, 21 hypermarchés ont été fermés. Aujourd’hui, les suppressions d’emplois visent les services administratifs des magasins, mais aussi la logistique, les services après-vente et, dans les rayons, le management des lignes de caisses. Cela va se traduire par plus de travail pour les caissières et caissiers qui, en plus de leur tâche, devront approvisionner les rayons. Ce que le directeur général d’Auchan définit dans une interview par les termes de « plus de polycompétences et de polyactivité » est une augmentation de la charge de travail. Trop poly pour être honnête !

Le groupe Auchan multiplie les plans d’économies et les suppressions d’emplois. Les Mulliez ont récupéré 184 millions d’euros chez Auchan sur les six premiers mois de l’année, sur un total de 423 millions d’économies déjà réalisées depuis le lancement du plan Renaissance, avec un objectif affiché de 1,1 milliard d’euros d’ici 2022.

La crise sanitaire n’est donc qu’une occasion d’accélérer les suppressions d’emplois, chez Auchan et dans tout le groupe.

La fortune des Mulliez est colossale. Elle est faite du travail de centaines de milliers de salariés sur des dizaines d’années. C’est là qu’il faut prendre l’argent pour les salaires présents et à venir des travailleurs de toutes les enseignes du groupe.

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