Mayotte : coupures d’eau faute d’investissements09/09/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/09/2719.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mayotte : coupures d’eau faute d’investissements

En février 2017, la ministre des Outremer signait le Plan eau Mayotte avec le président du Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte (SIEAM).

Mesure d’urgence pour faire face à des pénuries en eau potable, ce plan prévoyait la construction d’une troisième retenue collinaire et d’une deuxième usine de dessalement de l’eau de mer. Plus de trois ans plus tard, et après deux changements de ministre, ni l’une ni l’autre ne sont sorties de terre, mais un certain nombre de politiciens qui président ces syndicats chargés des travaux ont été mis en examen pour détournements de fonds publics. On a même appris que la troisième retenue n’avait pas été construite parce qu’elle aurait noyé la propriété d’un ancien président du conseil départemental.

Début septembre, le préfet de Mayotte, constatant l’insuffisance de production d’eau potable face à la demande, n’a su, une fois de plus, que décréter le rationnement de sa distribution à la population : les dixsept communes mahoraises sont privées d’eau tour à tour une journée entière par semaine.

Or la moitié de la population de ce département ne dispose toujours pas de raccordement au réseau d’eau potable. Elle se retrouve de fait obligée de se ravitailler pour ses besoins quotidiens aux quelques dizaines de bornes prévues pour cet usage, en nombre notoirement insuffisant et souvent loin des habitations. Les plus pauvres sont condamnés à faire la queue pour s’approvisionner.

La population pauvre mahoraise est donc prise en étau entre l’État français, qui préfère dilapider l’argent public en le distribuant sans compter aux capitalistes, et des politiciens véreux, qui en détournent une partie à leur profit. Pas étonnant que la colère monte en son sein contre ce mépris de la
puissance coloniale et des plus riches. De l’argent, il y en a, il doit servir à satisfaire les besoins élémentaires de la population !

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