Violences faites aux femmes : l’imposture gouvernementale02/09/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/09/2718.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Violences faites aux femmes : l’imposture gouvernementale

Un rapport, publié le 27 août dernier par deux sénateurs, montre que les annonces spectaculaires du gouvernement à l’automne 2019 lors du Grenelle contre les violences conjugales n’étaient que supercheries.

L’ancienne secrétaire d’État Marlène Schiappa n’avait pas ménagé ses apparitions publiques pour annoncer que le gouvernement allait augmenter le budget consacré à la lutte contre ce fléau. Elle se glorifiait que 1,116 milliard d’euros soient dédiés à l’égalité femmes-hommes pour 2020, contre 544 millions l’année précédente. Il s’avère, tout d’abord, qu’il s’agit en grande partie de fonds prévus pour plusieurs années.

De plus, 834 millions, soit 75 % du total, sont en fait des renouvellements de programmes internationaux humanitaires et culturels, comme celui de l’Unicef. Enfin, la moitié des 282 millions restants est... une estimation du salaire correspondant au temps que les enseignants doivent consacrer à la sensibilisation à l’égalité entre les sexes dans le cadre des programmes scolaires. Sur la même lancée, le gouvernement aurait tout aussi bien pu ajouter les salaires de tous les journalistes qui prononcent les mots « égalité entre les sexes ».

Le rapport chiffre aussi ce qui pourra réellement servir face aux violences. Et on est toujours aussi loin des budgets réclamés par les associations d’aide aux femmes, qui seraient pourtant bien nécessaires à la protection de nombreuses victimes. Ainsi, seuls 90 millions sont consacrés à l’hébergement, et 9,8 millions à l’aide juridique.

Mais comment s’étonner de cette imposture, et du mépris envers les femmes qu’elle révèle ? Quand le gouvernement organise fièrement un Grenelle, de la santé aux femmes, en passant par les enseignants ou même la mer, c’est pour mieux emballer le vide de ce qu’il veut consacrer aux travailleurs comme à la lutte contre les inégalités et les violences.

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