Migrants en Méditerranée : condamnés à l’errance02/09/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/09/2718.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Migrants en Méditerranée : condamnés à l’errance

Samedi 30 août, le Louise Michel, bateau financé par l’artiste de rue Bansky pour secourir les migrants en Méditerranée, a appelé au secours alors qu’il se trouvait au sud de l’île italienne de Lampedusa.

Le navire était en mer depuis le 18 août et avait récupéré plus de 200 naufragés en plusieurs fois, au fil de son périple. Surchargé, un radeau de survie amarré à son bord, il ne pouvait plus avancer. Ni Malte ni les autorités italiennes n’ont répondu à ses appels jusqu’à ce que, vu la détérioration des conditions climatiques et le risque mortel encouru par certains passagers, les gardes-côtes italiens acceptent de prendre en charge 49 personnes parmi les plus fragiles.

Un navire de l’organisation SeaWatch et de Médecins sans frontières, équipé médicalement, a récupéré 150 autres personnes, s’ajoutant aux 200 rescapés déjà à son bord. Tous ces militants humanitaires réclament des endroits sûrs pour les survivants, traumatisés par leur traversée, brûlés par le mélange d’eau de mer et d’essence dans lequel ils ont baigné pendant des heures. Mais, pour le moment, leurs navires sont condamnés à errer des jours voire des semaines, incapables de secourir tous ceux qui empruntent la route maritime la plus meurtrière, entre l’Afrique du Nord et l’Italie, qui a déjà causé la mort de plus de 300 migrants cette année.

Les pays européens font la sourde oreille, laissant à l’Italie ou à la Grèce le soin de régler la situation. Officiellement, de nombreux pays de l’Union européenne ont accepté de prendre en charge un certain nombre de réfugiés. Mais ce plan d’accueil n’est qu’une sinistre farce. Chaque pays renforce ses frontières, ses contrôles et la chasse aux migrants déjà présents sur son territoire.

Quant à la réponse commune réellement mise en œuvre, elle est uniquement sécuritaire. L’Agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes, Frontex, s’est renforcée. Le contrat moyennant finance avec la Turquie, l’accord avec la Libye, ont livré les migrants aux polices voire aux tortionnaires de ces deux pays.

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