Aéronautique – Albert : “dans la rue pour ne pas finir à la rue !”02/09/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/09/2718.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéronautique – Albert : “dans la rue pour ne pas finir à la rue !”

Vendredi 28 août, quelque 250 manifestants ont bravé la pluie sur les trois kilomètres séparant Méaulte d’Albert, dans la Somme. C’est dans cette zone que se concentrent les entreprises de sous-traitance du secteur aéronautique qui emploient plus de 2 500 travailleurs, dont l’avenir est aujourd’hui remis en cause.

Stelia, la filiale d’Airbus qui fabrique les pointes des avions, est l’une des plus importantes. 290 emplois sur 1 545 y sont menacés. Dans d’autres entreprises plus petites, la saignée est encore plus spectaculaire : une centaine des 170 travailleurs de Simra, qui fabrique les planchers des avions, pourraient perdre leur travail, tandis que treize emplois sur 48 sont menacés chez Suma aéromécanique. Et la liste ne cesse de s’allonger.

Si du côté des institutions locales, on a parlé de « soutenir le secteur aéronautique » en cherchant de nouveaux marchés pour les entreprises, du côté des manifestants, on a posé le problème autrement : « Les patrons expliquent qu’il va falloir bosser 32 heures payées 32, en perdant aussi les primes, sinon les boites coulent. Mais le secteur a reçu 15 milliards d’aides de l’État. Et ils nous expliquent qu’ils doivent baisser nos salaires pour la survie des boîtes ? », s’est insurgé un manifestant.

Au micro, un responsable local CGT a exprimé le refus des travailleurs de se laisser sacrifier en disant : « Si les patrons veulent dégraisser les emplois et les salaires, c’est pour maintenir leurs taux de profit, leur calendrier de dividendes. Nous devons refuser ce marché de dupes. On veut tout garder : les emplois et les salaires ! »

À l’arrivée du cortège à Albert, beaucoup de commerçants avaient baissé le rideau, solidaires de la protestation des travailleurs. « Nous sommes tous dans la même galère. Si l’aéronautique ferme, il ne restera plus rien ici et ce sera aussi notre mort », a résumé une commerçante.

Dans cette zone du département, près de sept familles sur dix sont concernées directement ou indirectement par l’emploi dans l’aéronautique. Même séparés dans plusieurs entreprises, tous ces travailleurs sont une force, pour s’opposer à ce plan de destruction massive d’avenir pour toute la région.

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