Migrants : Les navires humanitaires bloqués26/08/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/08/2717.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Migrants : Les navires humanitaires bloqués

Le week-end du 22 août, des militants se sont rassemblés sur les plages de Concarneau, Saint-Nazaire, Brest, Lorient ou Frontignan pour protester contre le blocage du navire de sauvetage Ocean Viking, de l’association SOS Méditerranée, retenu en Sicile par les autorités italiennes. D’autres rassemblements sont prévus à Paris, Marseille ou Toulouse le 29 août.

L’association SOS Méditerranée vient en aide aux migrants qui risquent leur vie en traversant la Méditerranée sur des embarcations de fortune. Son navire Ocean Viking est arrivé en Sicile le 7 juillet avec à bord 180 migrants secourus au cours de quatre sauvetages. L’équipage et les naufragés ont été soumis à une quatorzaine, à l’issue de laquelle le navire n’a pas été autorisé à rejoindre son port d’attache et à reprendre ses opérations de sauvetage. Les autorités italiennes reprochent à l’équipage d’être entré en Sicile avec 180 migrants à bord, alors que le navire ne peut accueillir que 41 passagers.

Jean-Pierre Lacan, porte-parole de SOS Méditerranée, souligne que selon les conventions maritimes internationales « les naufragés récupérés dans le cadre d’opération de secours ne peuvent pas être considérés comme des passagers. Vous imaginez bien que lorsque vous faites une opération de sauvetage vous ne pouvez pas dire : « À partir du quarante-deuxième vous ne montez pas à bord, vous restez en mer et vous vous noyez ? » Ça touche à l’absurde. »

En temps normal, les navires sont contrôlés tous les ans, mais l’Ocean Viking l’a été quatre fois depuis juillet 2019, dans le seul but d’empêcher les sauvetages en mer. Un autre bateau d’une association allemande, le Sea Watch 3, est lui aussi retenu en ce moment sous prétexte qu’il avait trop de gilets de sauvetage à bord !

Dans le même temps, au moins 47 personnes sont mortes le 17 août dernier au large des côtes libyennes, et 20 000 personnes seraient mortes en essayant de traverser la Méditerranée depuis six ans.

Non seulement l’Europe, hérissée de frontières, contraint les migrants à risquer leur vie, mais elle voudrait empêcher les ONG de tenter de sauver quelques-unes de ses victimes.

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