Tensions en Méditerranée : une conséquence des politiques de l’impérialisme19/08/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/08/2716.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Tensions en Méditerranée : une conséquence des politiques de l’impérialisme

Le gouvernement français a annoncé jeudi 13 août le déploiement de deux navires militaires et deux chasseurs Rafale à proximité des côtes turques, à l’est de la Méditerranée.

Après avoir participé à un exercice avec la marine grecque autour de l’île de Kastellorizo, ils resteront donc dans cette zone où la Turquie et la Grèce se disputent des gisements gaziers. C’est une manière de menacer la Turquie qui, après des escarmouches en juillet, a envoyé le 10 août un navire recherchant des nappes de gaz accompagné d’une flottille militaire, y compris dans les eaux considérées comme grecques. Depuis, toute la marine grecque est en état d’alerte et deux frégates, grecque et turque, se sont heurtées le 12 août.

Les autorités turques aimeraient mettre la main sur une part des hydrocarbures de Méditerranée, alors que d’après les accords internationaux actuels leur zone est étroite, limitée par les nombreuses îles grecques voisines. Par exemple autour de Kastellorizo, île de moins de dix kilomètres carrés, les eaux territoriales grecques de six milles marins couvrent une surface importante et limitent les eaux de la Turquie, qui n’est qu’à deux kilomètres.

Les deux pays sont en conflit de longue date sur les délimitations et les ressources de l’espace maritime. La situation actuelle est en grande partie le résultat de l’intervention des grandes puissances, le plus souvent au détriment de la Turquie, depuis la fin de la Première Guerre mondiale et à plusieurs reprises par la suite. Et les affrontements entre les États de la région ont toujours été aiguisés par les appétits de l’impérialisme.

D’immenses champs de gaz naturel, estimés à 5 000 milliards de mètres cubes, découverts il y a quelques années dans les zones de Chypre, d’Israël, de l’Égypte et du Liban, ont ravivé les tensions.

De la part du président turc Erdogan, cela participe de la politique nationaliste plus agressive qu’il mène depuis quelques années, par exemple contre les Kurdes, en intervenant en Syrie, ou en soutenant un camp dans la guerre civile en Libye. Le pouvoir turc, qui apparaît incapable de faire face à la crise économique et à l’appauvrissement de sa population, cherche ainsi à faire diversion.

Les choix du président turc ou des autorités grecques ont peu à voir avec les intérêts des peuples et peuvent mener à des affrontements graves. Quant à Macron et l’armée française, ils défendent, eux, les intérêts des groupes capitalistes comme Total, qui peuvent espérer des contrats lucratifs en cas de découverte de gaz de ce côté.

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