Masques : obligatoires… alors gratuits !12/08/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/08/2715.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Masques : obligatoires… alors gratuits !

Depuis le 10 août, le port du masque est devenu obligatoire dans de nombreuses zones urbaines. Mais l’achat de masques représente un coût non négligeable pour les familles populaires. Ainsi, une famille de quatre personnes devra débourser en moyenne 228 euros par mois, en comptant deux masques à usage unique par jour pour chacun.

Les prix du masque n’échappent pas à l’absurdité des lois du marché capitaliste. Avant la crise sanitaire, un masque jetable valait aux alentours de 5 centimes d’euros. Il vaut aujourd’hui au minimum dix fois plus. Un trader spécialiste des achats à l’Asie expliquait à la presse qu’au plus fort de l’épidémie le marché du masque était un véritable far-west où chaque jour surgissaient de nouveaux intermédiaires et autres fonds spéculatifs, précisant : « Plus de huit intermédiaires prélevaient leur marge au passage, 80 % du prix du masque servant à rémunérer grossistes et importateurs. »

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, justifie l’impuissance volontaire du gouvernement face à la flambée des prix en expliquant doctement : « Pharmacies et grande distribution ont constitué des stocks lorsque les prix étaient au plus haut et il faut maintenant écouler la marchandise même si les prix ont depuis baissé sur le marché mondial. » Et d’énoncer comme une loi de la nature le fait qu’« il est interdit de vendre à perte ». Elle prétend également qu’il n’y a pas de « marge indue faite sur la production de masques », se disant fière « d’aider les producteurs français à les écouler ». Et, pour faire baisser les prix, elle propose aux consommateurs de privilégier les masques lavables, et surtout d’acheter français.

Plutôt que de subventionner ainsi le patronat, l’État devrait se charger de la production massive de masques de qualité, et en organiser la distribution gratuite. Mais, pour que l’État soit mis au service des intérêts de la population, il faudra que les travailleurs le prennent en main.

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