ArcelorMittal – Dunkerque : ça repart avec moins de travailleurs12/08/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/08/2715.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal – Dunkerque : ça repart avec moins de travailleurs

Le site ArcelorMittal de Dunkerque est un centre sidérurgique de 4 000 salariés, en comptant la sous-traitance. Il a fonctionné à 50 % de ses capacités pendant la période de confinement. Mais si, depuis, l’activité a très largement repris, c’est avec de nombreux travailleurs en moins.

Au début de l’épidémie, la direction de l’usine a beaucoup tardé avant de prendre des mesures sanitaires pour faire face au virus. Rien n’avait été anticipé. Ce n’est qu’à partir du moment où l’industrie automobile et le BTP, ses principaux clients, ont réduit leurs activités, que la direction a ralenti la production de moitié. Cela a conduit à la mise au chômage partiel, avec les baisses de salaire qui vont avec. Les salariés des entreprises sous-traitantes ont été eux aussi mis au chômage partiel, une grande partie des intérimaires ont perdu leur emploi.

Depuis, la production a repris, mais avec beaucoup moins de travailleurs : le chômage partiel continue, les travailleurs ont été obligés de prendre leurs congés de l’année avant fin septembre, des entreprises sous-traitantes ont perdu des prestations sur le site, les intérimaires n’ont pas été repris.

Résultat, c’est la course. À certains moments, les pontiers de l’Aciérie doivent courir d’un pont à l’autre ; les pannes s’accumulent, car les agents de maintenance ne sont plus assez nombreux ; des opérateurs de production se retrouvent programmés sur deux outils à la fois ; de nombreux travaux d’entretien des installations et du matériel ne sont plus réalisés ; certains travaux effectués jusque-là par les ouvriers de la sous-traitance sont maintenant à la charge des travailleurs d’ArcelorMittal.

Ce que la direction a perdu durant le confinement, en ne produisant qu’à 50 % des capacités, elle cherche donc à le rattraper en aggravant l’exploitation. Officiellement, elle n’a supprimé aucun emploi. En fait, des travailleurs intérimaires et de la sous-traitance n’ont pas été repris. Et au final, ce sont autant de travailleurs qui se retrouvent au chômage.

En plus, tout est bon pour la direction pour récupérer de l’argent : pendant la période de confinement, elle a annoncé la suppression du réseau de bus de l’entreprise sans que rien ne soit prévu pour les chauffeurs qui risquent de perdre leur emploi ; le budget de maintenance a encore été divisé par deux, alors que les installations sont déjà dans un sale état ; plusieurs entreprises sous-traitantes ne sont plus payées, ou avec beaucoup de retard.

Dans plusieurs secteurs de l’usine, les travailleurs résistent collectivement à cette aggravation de l’exploitation. Ils se sont mis d’accord pour ne rien faire de plus qu’en temps normal et pour ne surtout pas effectuer le travail des entreprises sous-traitantes et des intérimaires, afin que ces derniers reviennent à l’usine.

Il n’est pas question de laisser les patrons aggraver le chômage, ni de les laisser accroître l’exploitation pour ceux qui ont encore un emploi.

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