Alinea : pas un emploi en moins !05/08/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/08/P9_fermeture_dun_magasin_Mulliez_Angers_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C450%2C427_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alinea : pas un emploi en moins !

Samedi 1er août, un mouvement de grève a été organisé dans le groupe Alinea pour protester contre un plan de fermeture de 19 des 26 magasins de l’enseigne et le licenciement de 1211 salariés sur un total d’environ 2 000. Il est inacceptable, proclament les grévistes.

Illustration - pas un emploi en moins !

Alinea, comme des dizaines d’autres enseignes, appartient à la richissime famille Mulliez, qui caracole depuis des années dans le peloton de tête des grosses fortunes du pays, affichant 26 milliards d’euros en 2019. Et c’est un de ces Mulliez, aux coffres bien pleins, qui ose priver de leur emploi et de leur salaire les salariés d’Alinea, les envoyant d’un seul trait de plume rejoindre les bataillons de plus en plus nombreux de chômeurs.

Six offres de reprise ont été déposées au tribunal de commerce. Parmi les repreneurs, on trouve des enseignes comme Gifi ou La Foir’Fouille. Seuls les emplacements les intéressent, pas le personnel, qu’ils ne sont pas tenus légalement de reprendre, leur activité étant différente.

La seule offre de reprise, dans la même activité, est celle du patron actuel d’Alinea, un des Mulliez. Il bénéficie d’une loi de mai 2020, votée rapidement en pleine période Covid, qui lui permet, en prétextant des difficultés financières, de déclarer en cessation de paiement la société qu’il gère et dont il est le principal actionnaire. Ensuite il peut, comme si de rien n’était, faire une offre de reprise sur tout ou partie de l’activité en laissant sur le carreau le nombre de travailleurs qu’il ne souhaite pas reprendre !

Les Mulliez, propriétaires entre autres d’Auchan, Decathlon, Leroy-Merlin ou Kiabi, profitent comme beaucoup d’autres capitalistes de la crise du coronavirus pour restructurer leur groupe, liquider des magasins jugés insuffisamment rentables, comme chez Phildar, Jules, Brice, Picwic Toys et maintenant Alinea. Mais ils en profitent également pour récupérer des points de vente bien placés d’autres enseignes, comme on peut le voir avec leur offre de reprise de 43 magasins Camaïeu pour les transformer en Grain de Malice.

Ainsi, pour qu’une poignée de gros capitalistes se renforcent et prospèrent, il faudrait que les travailleurs acceptent une dégradation accélérée de leurs conditions d’existence et le chômage pour un nombre toujours plus grand d’entre eux ? Inacceptable, en effet, comme le disent les grévistes d’Alinea.

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