ADP – Roissy et Orly : deuxième vague d’attaques05/08/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/08/2714.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ADP – Roissy et Orly : deuxième vague d’attaques

Après une première série d’attaques contre les salariés dès le début du confinement, le groupe ADP, qui gère entre autres les aéroports de Roissy et d’Orly, en prépare une nouvelle.

La direction ouvre en effet fin août des négociations avec les syndicats pour imposer des suppressions d’emplois, du chômage partiel longue durée sur deux ans et un accord de performance collective.

Dès le mois de mars, 80 % des salariés se sont retrouvés en chômage partiel, et de nombreux contrats de sous-traitance ont été annulés. La nouvelle série de mesures, annoncée en juillet, enfonce le clou. La rupture conventionnelle collective permettrait une diminution de 10 % de l’effectif. L’accord de performance collective comprend des baisses de salaires, des augmentations du temps de travail et des mobilités forcées entre les aéroports d’Orly et de Roissy.

La direction présente ces attaques comme une conséquence inévitable de la chute brutale du nombre de voyageurs aériens. « C’est un accord de solidarité. Le choix d’une entreprise responsable est de choisir de tous nous couper un bras, plutôt que de devoir faire des licenciements contraints », a déclaré le président d’ADP, de Romanet.

Pour les travailleurs, l’annonce a été une douche froide. Les premiers rassemblements organisés par la CGT et FO ont regroupé une centaine de personnes. Les syndicats reprennent les arguments de la direction sur la baisse du chiffre d’affaires, et expliquent qu’il s’agit de présenter à la direction un plan alternatif, qui « limiterait la casse ». Cela les amène à revendiquer, entre autres, que le travail effectué par les sous-traitants revienne à ADP, aux dépens donc des travailleurs de ces entreprises.

Néanmoins, l’idée qu’ADP serait au bord du gouffre est tellement en décalage avec la réalité qu’elle ne prend pas. L’entreprise, surnommée « la poule aux œufs d’or », n’a pas perdu ces œufs en trois mois de baisse de trafic. Le groupe s’est même offert le luxe d’acheter deux aéroports pendant le confinement, en Inde et au Kazakhstan.

De plus en plus de travailleurs prennent conscience que tout le monde sera touché, et qu’il s’agit de défendre sa peau. Après l’incrédulité initiale, cela se traduit par une participation croissante aux rassemblements, le dernier ayant réuni 250 travailleurs. Mais il faudra un véritable bras de fer avec la direction pour lui imposer de prendre sur les profits accumulés. Pour l’instant, rendez-vous est pris en septembre.

Partager