PSA – Mulhouse : il faut répartir le travail22/07/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/07/LO2712.png.445x577_q85_box-0%2C36%2C552%2C752_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – Mulhouse : il faut répartir le travail

Depuis la reprise de la production mi-mai, la direction de l’usine PSA de Mulhouse prend le prétexte de la baisse des commandes pour aggraver les conditions de travail.

Après avoir supprimé une équipe complète de doublage pour plusieurs secteurs, dont la ligne de montage, et y avoir imposé le travail de 5 heures à 13 heures comme horaire permanent, la direction a prétendu qu’il y avait un sureffectif de 400 travailleurs. Elle a forcé la main de dizaines d’ouvriers, mais aussi de certains chefs d’équipe, pour qu’ils acceptent d’aller travailler à l’usine PSA de Sochaux, distante de 60 kilomètres. Là-bas, le renvoi de 2 000 intérimaires après le confinement rendait indispensable, pour le patron, le renfort d’autres travailleurs du groupe. À Mulhouse le chantage était simple : « Il n’y a pas de poste de travail pour toi ici, alors soit tu acceptes d’aller à Sochaux pendant quelques mois, le temps que la production remonte, soit on te met en chômage partiel et tu vas perdre 300 euros par mois. »

Beaucoup de travailleurs ont tenu tête et ont refusé de partir à Sochaux, bien qu’ils aient été convoqués deux ou trois fois par des représentants de la direction qui cherchaient à les faire craquer.

En réalité, il n’y a aucun sureffectif à l’usine : c’est le patron lui-même qui le crée depuis des années, en supprimant des postes. Et après le déconfinement, il a mis les bouchées doubles : sur la ligne de montage, pas moins de 50 postes viennent d’être supprimés, soit plus de 20 %, alors que la cadence horaire a baissé de seulement trois voitures par heure. Le résultat est que les postes sont totalement intenables.

D’un côté, il y a donc ce prétendu sureffectif avec, dans de nombreux secteurs, du chômage par rotation et des ouvriers qui travaillent quinze jours par mois, en perdant du salaire. Mais, dans le même temps, la direction impose de travailler le samedi et le 14 juillet, tout en supprimant des postes. Une situation totalement aberrante du point de vue des travailleurs. La seule mesure logique serait que tous travaillent moins vite et moins longtemps, mais sans perte de salaire.

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