Michelin – Clermont-Ferrand : empoisonneur !22/07/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/07/P10_Entree_usine_La_Combaude_Michelin_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C57%2C998%2C618_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin – Clermont-Ferrand : empoisonneur !

Une dizaine de soudeurs, actifs ou retraités, dans un atelier de l’usine de la Combaude à Clermont-Ferrand, viennent de porter plainte contre Michelin. Ils l’accusent d’empoisonnement par exposition à des produits toxiques tels que le nickel, le chrome et le cobalt.

Illustration - empoisonneur !

Alors que le métal d’apport contenant ces produits était utilisé depuis vingt ans, ce n’est qu’en juin 2018 que des analyses ont mis en évidence un taux alarmant de chrome VI dans les fumées dégagées lors de la soudure de pièces.

Jusque-là, l’entreprise avait volontairement fait prendre des risques à ces travailleurs en refusant de les informer de faire des analyses, ignorant la législation imposant des contrôles.

Comme l’explique l’un d’entre eux, retraité depuis : « Quand on râlait, on faisait des analyses d’urine et on nous disait que tout allait bien. Et quand on portait des capteurs d’atmosphère, ils finissaient noirs mais, là encore on nous disait qu’il n’y avait rien. Sept ans après ma retraite, j’ai appris que j’avais été intoxiqué. »

Après les analyses de juin 2018, Michelin a réalisé de nouveaux tests qui se sont miraculeusement révélés meilleurs… lui permettant de reprendre les soudures avec le même procédé, en prétextant la présence d’une aspiration supplémentaire et en faisant porter un masque aux soudeurs. De nouveaux prélèvements ont cependant révélé des valeurs allant jusqu’à 1 616 fois la valeur limite d’exposition ! Et une expertise a démontré que les aspirations n’étaient d’aucune utilité.

La médecine du travail de son côté répondait aux soudeurs, pour lesquels des analyses médicales avaient détecté un taux anormal de chrome, qu’ils mangeaient trop de crevettes, de viandes rouges ou de haricots verts !

Saisi par le CHSCT, l’inspecteur du travail a dressé un procès-verbal et le procureur de la République a diligenté une enquête de police. Découvrant la gravité des risques auxquels ils avaient été exposés, plusieurs travailleurs ont alors décidé de porter plainte contre l’entreprise.

Cette nouvelle plainte permettra au moins de dénoncer les mensonges criminels de Michelin, même si dans le passé plusieurs dossiers ont été classés sans suite par les procureurs, notamment sur de nombreux accidents du travail non déclarés. Mais il faudra bien un jour mettre hors d’état de nuire ces empoisonneurs.

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