Dans les entreprises

Smart – Hambach : emplois sacrifiés sur l’autel du profit

Jeudi 8 juillet, plusieurs centaines de travailleurs ont débrayé à l’usine Smart de Hambach, en Moselle, pour protester contre les menaces sur l’emploi qui pèsent sur eux.

La semaine précédente, tout le monde avait appris par un simple communiqué que Mercedes remettait en cause son plan de démarrage d’un nouveau véhicule et déclarait vouloir revendre le site de la Smart, où travaillent 1 600 salariés.

Mercedes avait engagé 500 millions de travaux pour fabriquer en Moselle un SUV électrique, des travaux largement subventionnés par les pouvoirs publics au nom du maintien des emplois. Les travailleurs ont vite fait le compte : ces 500 millions représentent 312 000 euros par salarié du site.

Lors du CSE, la direction a confirmé, sans plus de précision, les intentions du groupe Daimler-Mercedes. Un repreneur est tout d’un coup apparu, de façon visiblement concertée avec Mercedes : Jim Ratcliff, la 5e fortune britannique, qui dirige le groupe pétrochimique Ineos, prétend vouloir se lancer dans l’industrie automobile.

Le problème c’est qu’Ineos ne promet que 500 emplois, loin des 1 600 emplois du site de la Smart. Mercedes, qui a sorti ce repreneur pour se débarrasser de ce site arrosé de fonds publics et sous-traiter les licenciements à venir, fait l’unanimité contre lui. Cela va des ouvriers à l’encadrement, qui se sent trahi. Il y a quatre ans, Mercedes avait imposé de travailler 39 heures payées 37, sous prétexte de sauver l’emploi. On voit ce qu’il en est aujourd’hui !

Tout cela suscite un sentiment de colère contre Mercedes, d’autant que la seule raison de la vente du site de la Smart est de faire remonter le cours de l’action.

Moins d’usines peut vouloir dire plus de profits. En retour, Mercedes voudrait faire trimer davantage les travailleurs d’Allemagne qui fabriquent déjà le véhicule qui devait être fait aussi à Hambach.

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