Dans le monde

Israël : les raisons de la colère

De nouveau, samedi 11 juillet, plus de 10 000 manifestants se sont rassemblés sur la place Rabin à Tel-Aviv pour dénoncer les conséquences dramatiques de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement de droite et extrême droite de Benyamin Netanyahou.

Des manifestants ont brandi aussi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Laissez-nous respirer », un écho aux mobilisations mondiales contre les violences policières suite au meurtre de George Floyd aux États-Unis.

Les allocations chômage dont certains salariés israéliens ont pu bénéficier sont jugées dérisoires et largement insuffisantes. Quant aux travailleurs indépendants et aux artisans, ils se plaignent de n’avoir bénéficié d’aucune aide. En 2019 déjà, 2 300 000 Israéliens étaient considérés comme vivant au-dessous du seuil de pauvreté, dont plus d’un million d’enfants (sur une population de moins de 9 millions habitants) et ce chiffre a explosé ces derniers mois. Le taux de chômage officiel, très largement sous-évalué, est passé de 3,4 % en février à 23,5 % en mai.

Si des militants de la gauche israélienne étaient présents, dont le Hadash qui regroupe entre autres le Parti communiste israélien et les partis arabes israéliens, une grande partie des manifestants étaient des travailleurs indépendants, des petits artisans, des artistes.

Les manifestants ont accusé le gouvernement d’avoir menti, en déformant la réalité et en faisant des promesses tout en les laissant sans rien. « Ce n’est ni avec des promesses, ni avec de l’argent dépensé pour le renforcement de la sécurité que nous pouvons payer nos loyers et nous nourrir dans les magasins », ont dit certains.

Le gouvernement israélien joue comme toujours la carte du nationalisme et brandit l’annexion de la Cisjordanie pour tenter d’étouffer la colère sociale. Mais la situation de guerre permanente dans laquelle il maintient le pays contre ses voisins arabes et contre la population palestinienne n’y parviendra pas éternellement.

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