Leur société

Expulsions locatives : drames en perspective

Le gouvernement a annoncé que la trêve hivernale, qui empêche les expulsions locatives, prenait fin vendredi 10 juillet.

Pour donner le change face au drame prévisible, au moment où les pertes d’emplois se multiplient, il prétend avoir systématiquement recours à des « solutions de relogement », qui sont autant de tromperies.

Pour des raisons sanitaires, la fin de la trêve hivernale avait été repoussée depuis mars. Le gouvernement pouvait faire mine de se préoccuper des classes populaires tout en veillant à mettre en place un fonds d’État pour indemniser les propriétaires.

Avant de quitter son ministère du Logement, Denormandie aura donc pris soin de « rétablir le droit de propriété ». Il lève donc cette protection temporaire des locataires, au moment précis où ils sont des millions à voir fondre leur capacité à payer leur loyer, du fait de la brutale accélération des attaques patronales. Cela laisse imaginer la catastrophe qui se profile. Quant aux soi-disant solutions dont parle le ministre, il ne s’agit pour la plupart que d’hébergements en hôtels sociaux, auxquels les préfectures peuvent mettre fin à tout moment.

L’annonce de la fin de la trêve a déclenché des protestations de dizaines d’associations et de collectifs de locataires, ainsi que des manifestations dans certaines villes. La fondation Abbé-Pierre a rappelé que le nombre de personnes jetées à la rue était déjà en forte augmentation avant le confinement : les expulsions ont augmenté de 40 % en dix ans.

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