Sanofi Pasteur : pas de vaccin contre la rapacité01/07/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/07/P12_Retour_sur_investissements_ok_Lupo_small.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi Pasteur : pas de vaccin contre la rapacité

L’annonce de 1 700 suppressions d’emplois en Europe chez Sanofi a d’autant plus choqué sur le site de Marcy-l’Étoile dans le Rhône, où l’on fabrique les vaccins contre le tétanos, la polio et, s’il voit le jour, le Covid-19, que la direction venait de sortir le grand jeu pour accueillir Macron.

Illustration - pas de vaccin contre la rapacité

Le 16 juin, c’était Versailles : pelouse tondue, fleurs ajoutées dans les allées, locaux nettoyés comme jamais et haute gastronomie pour les directeurs du groupe et leur invité spécial. Par contre, pour éviter tout risque qu’il soit interpellé sur son passage, une bonne partie des salariés avaient été contraints au télétravail ou parqués dans leurs bâtiments avec interdiction de sortir, même pour aller fumer ou manger. Quelques misérables sandwichs leur avaient été distribués.

Pour la direction du groupe, c’était Noël en juin : Macron apportait un cadeau de 200 millions d’euros. Cette somme s’ajoute à la multitude d’aides publiques et de crédits d’impôt reçus durant des années. Il n’aura pas fallu longtemps pour vérifier que cet argent ira remplir les poches des actionnaires au lieu de créer des emplois. Quant aux annonces d’investissements faites lors de la visite de Macron, ce n’était que du réchauffé. La création d’un nouveau bâtiment de recherche a déjà été annoncée l’an passé. L’annonce d’un nouveau bâtiment de production sur le site de Neuville-sur-Saône (au nord de Lyon) laisse croire que 200 emplois seraient créés durant les cinq prochaines années. En réalité, avec la baisse de l’activité prévue à Marcy-l’Étoile, il y aura bien plus de mutations de postes entre sites que de créations d’emplois.

À Marcy-l’Étoile comme ailleurs, les conditions de travail ne font que de se dégrader. Durant le confinement, la production a tourné à plein régime, mais avec la moitié des travailleurs ! Au lieu d’embaucher, Sanofi préfère augmenter le temps de travail, avec la mise en place d’un contrat forfaitaire de 180 heures (soit 4 heures de travail en plus par semaine environ) pour les non-cadres et la suppression des temps partiels choisis. Beaucoup sont très inquiets pour la garde de leurs enfants. Et les attaques ne s’arrêtent pas là.

Dans tout le groupe, les contrats avec les entreprises de prestation de services sont revus à la baisse. Certains prestataires embauchés par des entreprises qui n’ont pas répondu au nouvel appel d’offres voient leurs contrats s’arrêter et sont remplacés par d’autres travaillant dans des entreprises ayant accepté la baisse des coûts. Certains travaillaient depuis des années sur le site et doivent aujourd’hui faire leurs cartons pour se retrouver dans l’attente d’un éventuel futur contrat, avec le risque d’être mis au chômage partiel, voire licenciés. C’est une façon pour Sanofi de sous-traiter les licenciements.

À Sanofi comme ailleurs, il faudra embaucher et répartir le travail entre tous sans diminution de salaire, et les travailleurs devront l’imposer.

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