Convention sur le climat : parler... pour ne rien faire01/07/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/07/2709.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Convention sur le climat : parler... pour ne rien faire

Le 29 juin, Macron a déclaré reprendre 146 des 149 propositions faites par la Convention citoyenne pour le climat, nom pompeux désignant les 150 citoyens qui ont proposé des mesures de lutte contre le réchauffement climatique.

Établissement d’un bilan carbone annuel pour les entreprises, les obligeant à détailler leurs émissions de CO2, ou le CO2 Score, étiquette qui indiquerait si les produits consommés sont bons pour le climat, c’est ce que Macron appelle apporter des « réponses fortes » et « à la hauteur des enjeux et des attentes ». Son discours est rempli des poncifs habituels : « On doit remettre l’ambition écologique au cœur du modèle productif, produire différemment », ou encore « L’État prendra toute sa part ». Macron tente de séduire un électorat qui semble de plus en plus sensible aux problèmes écologiques, à en croire le résultat des élections.

Aussi dérisoires soient-elles, ces propositions ne seront de toute façon pas appliquées rapidement, même si elles pourraient être soumises à un référendum l’an prochain. Quant aux 15 milliards d’euros supplémentaires qui pourraient être injectés sous prétexte de conversion écologique des entreprises, ils le seraient sur deux ans, et après acceptation du Parlement.

Parmi les trois propositions de cette Convention citoyenne laissées de côté, on trouve la baisse de la vitesse sur autoroute de 130 à 110 km/h.

Le débat sur cette question serait reporté, car « la transition écologique ne doit pas se faire au détriment des communes, des régions les plus enclavées ». On apprend ainsi que, pour désenclaver une région, il faut compter sur les voitures, faute de transports collectifs.

La proposition d’une taxe de 4 % sur les dividendes a elle aussi été immédiatement écartée par Macron car, selon lui, elle pourrait « décourager l’investissement ».

Macron ne veut pas prendre, même un peu, sur les avoirs des actionnaires. Pour lui comme pour ses semblables, le profit passe avant l’écologie. C’est bien pourquoi les problèmes du réchauffement climatique ne seront pas résolus tant que les capitalistes garderont la main sur l’économie.

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