CRM – Chauny : licenciés express, des travailleurs en colère24/06/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/06/P14_Ballon_entreprise_ok_lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C325%2C875%2C818_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CRM – Chauny : licenciés express, des travailleurs en colère

Le 27 mai, la direction du centre d’appels Euro CRM, à Chauny dans l’Aisne, a convoqué tous les salariés pour leur annoncer qu’elle avait déposé le bilan et qu’ils pouvaient quitter immédiatement l’entreprise.

Illustration - licenciés express, des travailleurs en colère

Le travail venait de reprendre pour une trentaine de personnes après le confinement, les autres étaient soit au chômage partiel soit en télétravail. Les absents ont été prévenus par SMS ou Facebook.

Les salariés avaient déjà eu un problème avec la patronne. En février, ils avaient dû arrêter le travail pour qu’elle verse les payes. Avec des salaires à 1 200 euros, beaucoup de femmes, parfois seules avec des enfants à charge, n’ont en effet pas les moyens d’attendre.

Après cet épisode, la direction s’était faite rassurante, disant que tout allait bien. L’entreprise n’a d’ailleurs pas perdu son principal client, Engie, et elle a mis des salariés en télétravail pour remplir un autre contrat. Certains ont été embauchés en CDI en décembre. La surprise a donc été importante devant la fermeture et les salaires non payés.

L’entreprise fait partie d’un groupe créé dans les années 2000, qui compte deux autres centres d’appels, l’un en Guadeloupe et l’autre sur l’île Maurice. La PDG poursuit le développement de son activité, mais n’hésite pas à fermer un site sans prévenir au gré de ses investissements, comme elle l’avait fait à Troyes en quelques jours à l’été 2015. La fermeture est une décision délibérée pour accroître les profits.

Après la stupeur, les salariés sont passés à la colère et ils se sont retrouvés avec leurs soutiens sur la place de l’hôtel de Ville de Chauny avant de manifester aux cris de « Pia Pia Pia = bla bla bla », Pia étant le nom de la PDG, « On veut nos salaires », sachant que ceux-ci sont déjà en grande partie payés par l’État.

Si des associations et la mairie cherchent à soulager les familles qui ne peuvent vivre sans salaire, nombre de travailleurs se battent pour obliger cette patronne à les payer et à rendre des comptes sur ses agissements.

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