Leur société

Toujours reconstruire… un système vermoulu ?

Dans son discours télévisé Macron a expliqué que, la crise passée, il faudra faire des efforts, travailler davantage pour reconstruire. À cette condition selon lui, le futur pourrait être heureux.

Macron est au pouvoir depuis trois ans et représente une classe sociale qui régente le pays depuis deux siècles. Il est au sommet d’un appareil d’État qui s’affirme puissant, organisé et efficace. Il se prétend l’héritier d’une culture millénaire, d’un savoir-faire incomparable, d’une tradition que le monde entier admire. Et pourtant, à chaque fois que le pays traverse une crise, qu’elle soit sociale, sanitaire et bientôt économique, lui et ses semblables ne trouvent qu’une chose à dire : il faut reconstruire. Mais qu’a-t-il donc fait jusque-là et qu’ont fait ses prédécesseurs pour qu’au moindre coup de vent il faille tout recommencer ?

À cette question, les gouvernements évitent d’ailleurs de donner une réponse, car elle serait sans équivoque : si leur système se maintient si mal c’est qu’il est pourri jusqu’à la moelle. En revanche, ils retombent comme par hasard sur la même conclusion : il faut travailler pour réparer et surtout rétablir les profits.

On retombe ainsi sur l’obsession perpétuelle de l’exploiteur, river les travailleurs à l’ouvrage. Les bourgeois ne connaissent qu’une cause à tous les maux, la résistance des exploités, et qu’une solution, la contrainte. Derrière tous les grands mots, et un Macron n’en est pas avare, il n’y a que la rage d’accumuler en faisant travailler les autres, du gros paysan qui loge ses saisonniers dans une baraque jusqu’au groupe multimilliardaire comme Total qui profite de la pandémie pour supprimer quelques milliers de postes.

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