Dans les entreprises

Servair : le patron veut baisser les salaires et les effectifs

Servair, entreprise au chiffre d’affaires de près d’un milliard d’euros spécialisée dans la préparation de repas pour le transport aérien, vient d’annoncer un large plan d’économies de 170 millions d’euros.

Depuis le développement de la crise sanitaire, les divers sites de la région parisienne sont à l’arrêt, à l’exception de l’usine principale, à Roissy CDG, qui fonctionne à 20 % de ses capacités. Le directeur général de l’entreprise présente désormais un plan visant à baisser les salaires et réduire de 25 à 30 % les effectifs du groupe, tout en prétendant que, si tout se passe bien, il ne sera peut-être nécessaire que d’en appliquer une partie.

Pour tenter de faire accepter ses attaques, le PDG s’est fendu d’une lettre et de deux vidéos à destination des salariés, dans lesquelles il affirme qu’une partie des suppressions d’emplois serait réalisée par le renvoi des CDD et des intérimaires et une réduction drastique du recours à la sous-traitance. Depuis des années, l’entreprise ne peut fonctionner que grâce aux centaines de travailleurs précaires présents sur chacun des sites. Ils participent à la réalisation des tâches parmi les plus dures, comme en laverie, où est trié et nettoyé le matériel de retour des avions.

La direction a aussi préparé sa propre version du « tous unis face à la crise ». Elle explique qu’elle est en train de s’allier avec tous ses « concurrents historiques » et qu’il ne reste plus aux travailleurs qu’à rejoindre cette union sacrée…

Après un premier rassemblement, à l’appel de la CGT, des travailleurs se sont retrouvés une seconde fois, le mardi 9 juin. Les 250 présents, qu’ils soient salariés de Servair ou de ses filiales, contents d’avoir ainsi pu exprimer leur colère, ont décidé d’appeler à un nouveau rassemblement pour la semaine suivante, avec pour objectif d’être encore plus nombreux.

Les patrons de la restauration aérienne s’entendent pour se répartir les profits et tenter de faire payer la crise aux travailleurs. Eh bien, les travailleurs ont toutes les raisons de s’entendre pour défendre leurs intérêts propres !

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