Renault-Flins : la direction entretient le flou17/06/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/06/2707.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault-Flins : la direction entretient le flou

Mardi 16 juin après-midi, lors d’une réunion extraordinaire du CSE de Renault-Flins, la direction s’est contentée de rappeler les propositions énoncées la veille par la direction générale pour l’usine, qui compte encore plus de 4 000 travailleurs, embauchés ou sous divers contrats ou intérimaires.

L’usine de Flins serait destinée à des activités de reconditionnement de véhicules, des prototypes, des échanges standard de moteurs, etc. C’est là une activité de casse, disent certains travailleurs de l’usine. Il s’agit d’activités déjà réalisées par d’autres sites Renault, comme Choisy (pour les moteurs) destiné à la fermeture, Aubevoye, Lardy ou Guyancourt, déjà pourvu d’un atelier de prototypes, et cela ne fait qu’entretenir le flou sur la pérennité de l’usine.

Renault veut supprimer 15 000 emplois dans le monde, dont 4 600 en France. L’ingénierie est visée, la production aussi. À Flins, la hiérarchie a commencé par démentir toute fermeture, annonçant même un nouveau véhicule après la Zoe actuellement produite dans l’usine. Puis, de reculade en reculade, elle a fini par parler d’activité de substitution.

La direction veut visiblement jouer la montre, continuer pour le moment la production de la Zoe à la même cadence qu’avant le confinement, parfois rompue par un manque de pièces venant de l’extérieur. Mais pour l’avenir elle ne veut s’engager sur rien.

Cela ne répond évidemment pas à l’inquiétude des travailleurs, qui veulent garder leur emploi et leur salaire, qu’ils soient embauchés, intérimaires ou sous-traitants.

Face à l’attitude de la direction, le mécontentement monte, parfois même la colère. Certains travailleurs, des équipes de nuit des Presses et de la Tôlerie, ont ainsi débrayé toute la nuit du 11 au 12 juin.

C’est dans ce climat que l’ensemble des syndicats, y compris les plus habitués à la collaboration avec la direction, appelaient à débrayer. Ils ont été très nombreux à le faire et se sont retrouvés à plusieurs centaines devant l’usine.

Face à la direction de Renault, décidée à maintenir ses profits à coups de suppressions d’emplois, voire de fermetures d’usines, cela ne doit être qu’un début. Il s’agit pour les travailleurs de défendre leur emploi, leur salaire, leur vie.

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