Leur société

Racisme : le produit d’une société malade

Les manifestations contre le racisme et les violences policières parties des États-Unis, se sont répandues à travers le monde. Des politiciens intéressés ont beau souligner les prétendues différences entre les pays, la jeunesse ne peut que constater la permanence et même l’universalité du comportement policier, de l’oppression et du racisme.

le produit d’une société malade

Cette universalité a un fond commun. Dans cette société dominée par la recherche du profit capitaliste, la lutte de tous contre tous prévaut. L’histoire et la volonté délibérée des oppresseurs font parfois que les barrières entre les classes sociales recouvrent les différences de couleur, d’ethnie, voire de religion. Aux États-Unis, l’héritage raciste de l’esclavagisme est utilisé par la classe dominante pour affaiblir la classe travailleuse en la divisant. En France, la place peu enviée de classe dangereuse, à la fois la plus exploitée et celle d’où sortent les voyous, a été occupée successivement par toutes les immigrations : Bretons, Italiens, Maghrébins et dorénavant Noirs africains. Le mépris pour les derniers arrivés et la division qui en découle sont soigneusement entretenus. L’État, par bien des lois discriminatoires, la presse et nombre de politiciens sans scrupule y contribuent ; Le Pen et consorts n’ont rien inventé en la matière.

Cette situation entretient le racisme au jour le jour, les contradictions de la société le faisant resurgir. L’État, par le biais de sa police, est là pour éviter que des explosions de colère des pauvres s’en prennent à la propriété des riches. Les policiers chargés du maintien de cet ordre sont imprégnés des mêmes préjugés qui traversent la société. Ils le sont d’autant plus que leur rôle les tourne contre les pauvres tels qu’ils sont et donc, en France, contre les Noirs et les Arabes des banlieues des grandes villes.

Que le racisme soit institué comme aux temps des colonies, aux États-Unis avant 1960, dans l’ Afrique du Sud de l’apartheid, ou qu’il soit simplement de fait, comme dans la France d’aujourd’hui, il a pu reculer devant des mouvements de masse puissants. Les colonies ont pris leur indépendance, la ségrégation a été abolie dans la loi et les États-Unis ont même élu un président noir, l’apartheid a disparu. Mais le pouvoir du capital est resté et l’oppression avec lui, comme on peut le constater dans ces trois cas et dans bien d’autres. Le racisme et tous les préjugés produits en continu par la société de classes perdurent et renaissent sans cesse, d’autant plus que la crise économique aiguise les contradictions sociales

L’exploitation de l’homme par l’homme, fondement matériel de cette société, s’accompagne inévitablement du mépris des exploiteurs envers les exploités et de toutes ses déclinaisons racistes, religieuses, machistes, etc. « Pour détruire les racines du racisme, il faut renverser tout le capitalisme », disait la militante communiste noire américaine Angela Davis après bien d’autres. Il faut souhaiter et militer pour que le combat nécessaire contre le racisme, repris aujourd’hui par une partie de la jeunesse, la conduise sur la voie de la révolution sociale.

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