Guadeloupe : échec au patronat revanchard17/06/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/06/2707.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guadeloupe : échec au patronat revanchard

Le 10 juin, Rony Tillé, soignant au CHU de Pointe-à-Pitre Abymes, était convoqué au tribunal de Point-à-Pitre pour une prétendue menace de mort (rien que ça !) vis-à-vis d’une directrice du CHU lors de la dernière grève de l’établissement.

Ciblant un militant de Combat ouvrier et de la CGTG, membre de son bureau confédéral, il s’agissait évidemment d’une répression antisyndicale pour fait de grève, contre un militant très actif qui n’est, de ce fait, pas en odeur de sainteté du côté de la direction. Plusieurs dizaines de ses camarades ont manifesté ce jour-là devant le tribunal pour soutenir Tillé et protester contre la répression judiciaire. Il a été relaxé, et ce jugement a été ressenti au CHU, par les agents, et à juste titre comme une victoire contre une direction ridicule.

Mais le 12 juin, c’était Jean-Marie Nomertin, porte-parole de Combat ouvrier et secrétaire général de la CGTG, qui était une nouvelle fois attaqué en justice par le gros planteur Tino Dambas, qui lui reproche de l’avoir traité « d’esclavagiste noir ». Il faut savoir que ce surnom lui est attribué depuis fort longtemps par les travailleurs et la population de la région de Capesterre-Belle-Eau.

Lors d’un procès précédent, Tino Dambas avait accusé Jean-Marie Nomertin d’avoir déclaré qu’il avait, lui, Dambas, tué un travailleur de la plantation. En fait, celui-ci souffrait d’un cancer en phase terminale et Dambas l’avait obligé à porter des régimes de Poyos (bananes) au lieu de lui attribuer une tâche moins pénible. Il décédait peu après et cela méritait une dénonciation que Jean-Marie Nomertin avait faite. Tino Dambas avait été débouté et Nomertin relaxé pour cette affaire.

Comme à chaque procès intenté par ce patron, plus de cent personnes, dont une grande majorité de travailleurs de la banane, ont manifesté pendant l’audience devant le tribunal de Basse-Terre. Le jugement sera rendu le 26 juin.

Ce gros patron sera-t-il débouté comme la dernière fois ? Souhaitons-le, mais quoi qu’il en soit, l’acharnement juridique de ce revanchard, qui n’a toujours pas digéré la grande grève des travailleurs de la banane de 2017, est si ridicule qu’il est devenu depuis longtemps la risée de tous.

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