Leur société

Licenciements : le grand patronat, fabricant de chômeurs

La liste des grands groupes licencieurs s’allonge tous les jours. C’est le cas dans le secteur de la distribution comme chez Alinéa, Naf Naf, La Halle ou Conforama, dans celui du tourisme avec TUI France. Engie, le fournisseur de gaz et d’électricité, veut se séparer de 15 000 de ses salariés dans le monde dont 9 000 en France.

Dans les médias, le groupe Altice (BFMTV, RMC...) veut tailler dans le vif et diminuer de 1 500 le nombre de ses salariés. Le journal Paris Normandie est en cessation d’activité et les 216 salariés sont sur le carreau. Les milliards du gouvernement versés au secteur de l’automobile ne visent que les actionnaires, puisque Renault confirme son plan de suppressions de milliers d’emplois. C’est la même chose dans l’aéronautique où Daher a déjà programmé 3 000 suppressions de postes, Derichebourg Aeronautics, 700 licenciements, sans compter les 10 000 à 13 000 suppressions d’emplois annoncées chez Airbus.

La sucrerie de Toury en Eure-et-Loir, qui appartient depuis 2011 à Cristal Union, deuxième groupe sucrier de France, vient de fermer ses portes en jetant à la porte les 128 salariés. Pourtant, ces dernières semaines, cette usine a produit non seulement du sucre, mais aussi de l’alcool pour les gels hydro-alcooliques, et ses salariés étaient qualifiés d’indispensables durant l’épidémie.

Tous les journaux économiques et jusqu’au ministre de l’Économie lui-même annoncent une nouvelle vague de faillites et des centaines de milliers de licenciements après la fin du chômage partiel, et pas seulement dans les milliers de petites structures des secteurs de l’hôtellerie, du tourisme ou de la restauration. De même, la Banque de France pronostique pour 2021 un taux de chômage au-dessus des records historiques.

En fait, la vague est déjà là. Le non-renouvellement des CDD, la baisse des contrats d’intérim ou leur interruption, le blocage des embauches dans la majorité des entreprises ont déjà fait dégringoler les chiffres de l’emploi, puisqu’il y a eu au mois d’avril 843 000 nouveaux chômeurs de catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité.

Au moment même où la société a besoin de tout le monde après la crise épidémique, partager le travail entre tous, en garantissant un salaire convenable à chacun, est une idée simple et efficace. À condition de l’imposer aux capitalistes fabricants de chômeurs.

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