Dans les entreprises

Camaïeu – Roubaix : pas un travailleur à la rue !

Le 26 mai, la direction de Camaïeu a réuni les salariés du siège et des entrepôts pour leur annoncer que le groupe était placé en redressement judiciaire, car elle n’aurait pas obtenu la garantie de l’État pour un prêt à la banque et manquerait ainsi de liquidités pour payer ses fournisseurs.

Cette annonce a été un coup pour les travailleurs, car le placement en redressement judiciaire est une étape vers les suppressions de postes et les licenciements. L’entreprise compte 5 000 travailleurs dans le monde, dont 500 sont réunis au siège et à l’entrepôt principal de Roubaix.

La direction a prétendu que l’entreprise était dans le rouge parce que la fermeture des magasins à cause du Covid-19 avait creusé la dette de l’entreprise. Ce mensonge, relayé par la presse locale, cache la réalité de la crise économique et aussi le pillage des caisses de l’entreprise par tous les actionnaires successifs.

Camaïeu est endetté depuis des années, suite à des rachats successifs par des fonds de placement. À chaque fois, ceux-ci ont contracté une dette pour racheter l’entreprise puis, par un jeu comptable, ils lui ont transféré cette dette. Les profits créés ensuite par les travailleurs ont alimenté, comme un puits sans fond, le remboursement de cette dette et des intérêts allant dans les poches des actionnaires de ces fonds, comme de ceux des banques.

Un rassemblement de plus de 200 personnes a été organisé le mardi 2 juin devant le siège à Roubaix, pendant lequel plusieurs dizaines d’employés ont débrayé. Différents responsables politiques, dont le maire de droite, soutenu par LREM, sont venus à ce rassemblement, expliquant qu’il fallait sauver l’enseigne et sa présence sur Roubaix .

Mais sauver l’enseigne, cela veut dire sauver les actionnaires, ou sauver les emplois ? Il n’y a pas longtemps, et les travailleurs s’en souviennent, l’enseigne de La Redoute a été « sauvée » mais avec plus de 1 200 suppressions de postes. Sauver les emplois de tous serait possible : l’argent accumulé sur le dos des travailleurs depuis des années y suffirait largement.

Les travailleurs de Camaïeu ne sont pas les seuls menacés. Rien que dans la région proche, Devianne, 700 salariés, vient d’annoncer son placement en redressement judiciaire, PicWicToys la suppression de 447 emplois, et la liste s’allonge de jour en jour. Ces entreprises ont aussi en commun d’avoir enrichi dans le passé, d’une façon ou d’une autre, les grandes familles bourgeoises du Nord, dont la plus célèbre, les Mulliez, milliardaire parmi les milliardaires. L’argent existe pour se répartir le travail entre tous, sans baisse de salaire !

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