Banques centrales : guichets ouverts pour les capitalistes10/06/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/06/2706.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Banques centrales : guichets ouverts pour les capitalistes

Jeudi 4 juin, la Banque centrale européenne a ajouté la bagatelle de 600 milliards d’euros à son programme d’achat de dettes d’un montant initial de 750 milliards décidé en mars.

Avec les 300 milliards annoncés dans un plan précédent, la BCE met donc à disposition des États européens et de la classe capitaliste un total de 1 650 milliards de liquidités. Toutes les banques centrales des pays impérialistes procèdent de même

À l’échelle des pays de l’OCDE, regroupant les États-Unis, la zone euro, l’Angleterre et le Japon, la base monétaire, c’est-à-dire la quantité de monnaie créée par les banques centrales, suivait bon an mal an la courbe de l’activité économique. La crise de 2008 a entraîné l’explosion du rachat par les banques centrales des titres, bien souvent pourris, dont voulaient se débarrasser les banques et les groupes financiers. La base monétaire des banques centrales a alors connu une ascension ininterrompue et spectaculaire, alors que la production stagnait largement dans la même période. Mais la crise de 2020 est en train de battre tous les records de création monétaire : le bilan des banques centrales va augmenter de 70 % d’ici la fin de l’année !

En pratique, les États impérialistes ont tous annoncé des plans de sauvetage ou de soutien à leurs capitalistes, tel le plan automobile, ou aéronautique du gouvernement français. Ces plans sont financés essentiellement par des emprunts sur les marchés financiers. Mais les groupes bancaires n’acceptent d’acheter des bons du Trésor et d’autres titres de dette publics ou privés qu’à condition de pouvoir s’en débarrasser à tout moment, bien souvent au bout de quelques jours, auprès des banques centrales. Et les marchés financiers n’acceptent de prêter aux États jugés les plus fragiles, comme l’Italie, l’Espagne, ou la Grèce, qu’en exigeant des taux d’intérêt plus élevés, suivant la pratique millénaire des usuriers.

La justification de cette gigantesque création monétaire par les banques centrales est officiellement de permettre un redémarrage de l’économie, alors que les estimations actuelles de la Banque mondiale prévoient une chute de 5,5 % de la richesse produite. Mais, bien loin d’être réinvestis dans l’économie, dans les salaires, dans la consommation et la production, ces milliers de milliards de liquidités vont aboutir à de nouvelles flambées spéculatives et à la création de nouvelles bulles, comme sur le marché des actions ou de l’immobilier.

D’ailleurs l’économie plonge, la misère explose… mais les Bourses mondiales, alléchées par la perspective de ces profits spéculatifs, se portent à merveille.

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